etit à petit, les vins bio touchent de nouveaux consommateurs. D’après l’étude réalisée par Ipsos pour l’Association Interprofessionnelle des Vins Biologiques d’Occitanie (SudVinBio), 29 % d’un panel de 3 000 européens majeurs (1 000 Allemands, 1 000 Britanniques et 1 000 Français) ont acheté du vin bio sur les six derniers mois (le sondage a eu lieu sur internet cet automne 2021). Cette part structurelle monte à 36 % pour les répondants français, 27 % pour ceux anglais et 23 % pour ceux allemands. « On est passé d’une consommation de curiosité à une consommation installée, à une consommation structurelle. L’écart s’est réduit entre les consommateurs qui déclarent avoir eu l’occasion de goûter à un vin bio, ne serait-ce qu’une fois dans leur vie, et les consommateurs réguliers » analyse dans un communiqué Nicolas Richarme, le président de SudVinBio.
Cette croissance des vins bio témoigne d’une préoccupation environnementale de plus en plus forte (63 % des répondants indiquent « être prêts à payer plus cher pour des produits préservant l’environnement » et « trouver que les produits bio sont meilleurs pour la santé »). Ce développement s’intègre dans la tendance de consommation « moins mais mieux », 73 % des sondés ayant bu du vin au moins une fois sur le dernier semestre, contre 82 % en 2015. « Dans des marchés dans lesquels la consommation de vin baissé, la consommation de vin bio progresse, qu’elle soit occasionnelle ou régulière. Cela signifie que le bio gagne en volumes mais aussi en poids stratégique » souligne Nicolas Richarme.
Plus large, la population des consommateurs de vins bio représente 39 % de l’échantillon (+9 points par rapport à 2015). Ces consommateurs occasionnels et structurels représentent 54 % de l’échantillon français (+18 points en 6 ans), 33 % de celui allemand (+1 point) et 29 % de celui anglais (+8 points). Cette démocratisation de l’achat de vin bio est portée par des acheteurs plutôt masculins, jeunes, citadins, diplômés et de classes socioprofessionnelles supérieures résume l’étude. Ainsi, 46 % des moins de 35 ans sondés consomment des vins bio (contre 38 % pour les plus de 55 ans). De même, 48 % des répondants les plus diplômés boivent bio (contre 25 % des moins diplômés). Et 42 % des hommes sondés consomment du vin bio, contre 35 % des femmes.


Pour les sondés ne buvant pas de vins bio, les trois principales raisons évoquées sont le manque d’information (38 %), le prix plus élevé (36 %) et l’absence dans les rayons (23 %). « Les marchés ne sont pas encore tous parfaitement sensibilisés au bio, ce qui suggère des réserves de croissance si on continue à faire de la pédagogie » conclut Nicolas Richarme.