menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Gens du vin / Louis Faucon perfectionne la submersion des vignes contre le phylloxéra
Louis Faucon perfectionne la submersion des vignes contre le phylloxéra
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Histoire XIXème siècle
Louis Faucon perfectionne la submersion des vignes contre le phylloxéra

Dès 1868, Louis Faucon propriétaire dans les Bouches du Rhône perfectionne la submersion hivernale des vignes pour lutter contre le phylloxéra. Une méthode dont il vantera les mérites.
Par Florence Bal Le 24 décembre 2021
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
 Louis Faucon perfectionne la submersion des vignes contre le phylloxéra
L

ouis Faucon nait le 12 mars 1816 à Tarascon dans les Bouches du Rhône, dans une famille nombreuse. Son père est commerçant. « A peine âgé de 20 ans, il s’embarque avec son frère ainé à destination de l’Amérique du sud pour y chercher fortune, indique la biographie que lui consacre le Creddo, une association provençale. De retour en France, fortune faite semble-t-il, il achète le mas de Fabre à Graveson dans les bouches du Rhône ».

Botaniste dans l'âme

Ce domaine compte alors 35 ha, surface que Louis Faucon portera à 50 ha. Botaniste dans l’âme, il le transforme en un champ d’expérimentation où il acclimate des arbres et fleurs exotiques. Mais le phylloxéra ravage son vignoble. « Sur 24 hectares, 3 étaient complètement morts et 21 se trouvaient dans un état désespéré, il ne m’a donné que 40 hl en 1868 et 35 hl en 1869 », retrace-t-il.

Test en pépinières

Très vite, il apprend qu’un certain docteur Seigle préconise la submersion hivernale des vignes pour asphyxier l'insecte. Une idée qu’il s’empresse de tester. Son domaine s’y prête : il bénéficie du canal d’irrigation des Alpilles et de roubines, des petits canaux, qui distribuent l’eau dans les parcelles. Louis Faucon possède deux pépinières. De fin 1869 à janvier 1870, il en submerge, mais pas l’autre. « Tous les ceps qui n’étaient pas complètement morts, recouvrèrent une grande vigueur durant la saison. L’autre pépinière succomba », écrit-il.

Il étend le procédé

Fort de ce succès, il étend le procédé. Deux ans plus tard, les « vignes qui étaient condamnées à une mort certaine, (…) sont revenues à un état de santé et de production très satisfaisant. Par sa luxuriante végétation, au milieu de vignes mortes et desséchées dans un rayon de plus de 10 kilomètres, mon vignoble peut être comparé à l’oasis au milieu du désert ».

Etude de l'insecte en parallèle

Parallèlement, il étudie minutieusement l’insecte. Il raconte qu’il n’hésite pas à se « coucher à plat ventre sur le sol dans les vignes, loupe en mains » pour l’observer. Et c’est ainsi que le 24 aout 1872 il voit « des phylloxéras aptères en nombre considérable cheminer sur le sol, venant des vignes les plus épuisées, s’avancer jusque près des souches moins malades et leurs racines ». Au printemps suivant, il note l’éveil des insectes à partir du 1er avril, leur grossissement à partir du 6, l’apparition d’œufs à partir du 18 et de nouveaux nés à partir du 22. Le 14 juin, il voit « les premiers phylloxéras aptères, tous jeunes, très-petits et d’une grande agilité ».

Publication d'instructions pratiques

En 1874, il publie avec succès ses « Instructions pratiques sur le procédé de la submersion : guérison des vignes phylloxérées » qu’il complètera en 1879. « Après les vendanges et avant le commencement de la taille, il faut inonder les vignes pour que la terre soit couverte partout d’une couche d’eau de 20 à 25 cm d’épaisseur, recommande-t-il. La submersion doit être complète, non interrompue et durer 30 jours en automne, ou 45 jours si on ne peut la pratiquer qu’en hiver. Des bourrelets bien établis doivent être disposés [autour des parcelles] de manière à retenir l’eau ». Pour être complet, il estime les besoins en eau et détaille comment l’amener. Il évalue le coût de l’opération à 60F/ha/an.

1200 ha de vignes sauvées grâce à lui

Dans une lettre du 21 octobre 1879, il assure que « 23 ha de vigne m’ont donné 2100 hl de vin. Les aramon ont dépassé 200 hl à l’hectare. Les plants fins : clairettes, mourvèdres et grenaches ont produit une récolte ordinaire pleine ». Tout cela grâce à la submersion.

En 1881, Louis Faucon est promu chevalier de la Légion d'honneur pour avoir permis de sauver près de 1200 ha de vignes. Il meurt le 18 mars 1897 à Graveson.

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Côtes-d'Armor / Ille-et-Vilaine - CDI ELZEAR
Pyrénées-Atlantiques - CDI SAS FAMILLE LAPLACE
Gironde - Stage SAS DERENONCOURT VIGNERONS CONSULTANTS
Pyrénées-Atlantiques - CDI SAS FAMILLE LAPLACE
Gironde - CDI SCEA A PERRIN & Fils
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Gens du vin
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé