D’après le Code rural, il s’agit d’« agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. »
La loi en distingue quatre. Les macro-organismes (comme les trichogrammes) ; les micro-organismes (bactéries, champignons…) ; les médiateurs chimiques (les phéromones, principalement) et les substances naturelles qu’elles soient d’origine minérale (comme le soufre), animale ou végétale. Les solutions qui entrent dans les trois dernières catégories forment les « produits phytopharmaceutiques de biocontrôle », car elles ont besoin d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). La plupart de ces produits phytopharmaceutiques de biocontrôle figurent sur une liste officielle de la direction générale de l’alimentation (DGAL), à quelques exceptions notables dont les produits à base de cuivre. On parle alors de produits de biocontrôle « listés », qui bénéficient d’avantages complémentaires. On trouve sur cette liste plus de 600 références toutes cultures confondues.
Pour les micro-organismes, les substances naturelles et les médiateurs chimiques, qui sont des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle, « il faut s’assurer qu’ils ont bien une AMM », indique Denis Longevialle, de l’Association française des entreprises de produits de biocontrôle. Pour cela vous pouvez consulter le site ephy.anses.fr. Pour les macro-organismes, c’est différent. « Les macro-organismes indigènes sont par principe autorisés. Une liste exhaustive devrait bientôt voir le jour. Et les macro-organismes non-indigènes doivent être autorisés par un arrêté ».
Les macro-organismes, non. Les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle, oui. « Avec le même coefficient », précise Nicolas Aveline, de l'IFV. Mais « on peut dans certains cas compartimenter l’IFT. On sépare alors IFT biocontrôle et IFT hors biocontrôle ». Un distinguo utile pour certaines démarches, comme l’obtention d’aides dans le cadre des mesures agro-environnementales et climatiques.
En général, oui. « Les produits de biocontrôle ne sont pas concernés par les ZNT riverains, sauf contre-indication dans l’AMM », relève Denis Longevialle. Pour s’en assurer, « il faut consulter l’AMM du produit sur le site E-Phy de l’Anses ».
Pour le viticulteur, pas vraiment. Mais pour les firmes et les distributeurs, oui. « Le dossier de demande d’AMM est examiné plus vite, et la taxe de demande d’AMM est réduite. De même, ces produits sont exemptés de l’interdiction de remises, rabais et ristournes dans le cadre de la vente de produits phytopharmaceutiques », indique Denis Longevialle.
Tous les produits AB sont des produits de biocontrôle, mais pas forcément des produits de biocontrôle « listés » [voir question 2]. «C’est le cas du cuivre, ou de produits à base de pyrèthres naturels», détaille Nicolas Aveline. De même, tous les produits de biocontrôle ne sont pas forcément AB. « Les références composées d’acide pélargonique ne seront jamais utilisables en bio, car ce sont des herbicides», explique Denis Longevialle.
Non : biocontrôle et PNPP sont deux classes de produits bien distinctes. Les PNPP comprennent les substances de base d’une part, et les biostimulants de l’autre. Les substances de base n’entrent pas dans la catégorie des biocontrôlse car elles ont, à l’origine, un autre usage (principalement alimentaire), et n’ont donc pas besoin d’AMM. Quant aux biostimulants, ils luttent contre les stress abiotiques (carences) alors que les produits de biocontrôle luttent contre les stress biotiques (maladies).