ne année impitoyable. Pour beaucoup de vignerons, 2021 aura été un chemin de croix infligé par les conditions climatiques. Vigneron à Mareuil-sur-Cher (Loir-et-Cher), Jean-Christophe Mandard a vu ses vignes frappées par le gel, puis par la grêle. « J’ai pensé avoir perdu 80 % de ma récolte, mais je n’ai pas montré mes inquiétudes à mes clients. Je n’ai pas avancé de chiffres de perte, je leur ai dit que j’avais des stocks et que je pourrai acheter de la vendange. Les photos que nous avons publié sur les réseaux sociaux après la grêle ont suscité de l’empathie chez nos clients, cela nous a aidé aussi à garder le moral. Au final nous avons récolté en volume un peu plus que prévu, je vais pouvoir fournir mes marchés ».
Pour le vigneron, et élu à la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, il est essentiel « d’être positif, envers la clientèle, mais aussi les fournisseurs, les salariés, l’administration, avec des valeurs : simplicité, vérité, honnêteté ». Une posture à laquelle Cécile Grosseuvres, chargée de communication à la Chambre, veut former les vignerons et tous les agriculteurs. « Ils ont souvent tendance à se dévaloriser. Les vignerons ne doivent pas dire et redire ‘l’année a été catastrophique’ mais ‘malgré tout nous allons rebondir’. A un client qui leur dit ‘j’ai adoré votre vin’, ils ne doivent pas répondre ‘ah pourtant l’année a été bien difficile… ‘, mais ‘merci cela nous fait plaisir et n’hésitez pas à découvrir les autres vins de notre gamme’ ».
Cécile Grosseuvres et la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher organisent une formation sur la communication positive en novembre. Il y sera question en particulier de l’attitude à avoir face à des personnes critiques sur les traitements phytos, que les vignerons ont du enchaîner cette année face au mildiou. « Face à un interlocuteur très négatif, ne le jugez pas et restez constructifs. Quels sont ses arguments, quelles sont ses attentes ? Bannissez des expressions comme ‘c’est faux’ ou ‘vous avez tort’ qui entraîneront forcément un conflit », explique la chargée de communication. On peut comparer les phytos aux médicaments, sans termes techniques ni jargon. Aux clients qui lui demandent pourquoi il n’est pas en bio, Jean-Christophe Mandard répond : « Je ne suis pas opposé à l’AB, mais pour l’instant je suis en conventionnel et je fais un travail de qualité ».
Cécile Grosseuvres conseille aux vignerons, et à tous les agriculteurs, d’informer ses voisins sur les interventions dans les parcelles, de prendre part à la vie de sa commune, d’ouvrir son domaine aux visiteurs, et d’être actifs sur les réseaux sociaux, où l’on « humanise l’exploitation avec des photos des salariés, des animaux, des cultures et où on interagit avec sa communauté ».