e Gard ne veut plus être à la traine en matière d’aides à la restructuration du vignoble. « Nous sommes le département de la Région qui sollicite le moins ces aides européennes. Beaucoup de viticulteurs renoncent à les demander car les dossiers sont complexes à monter et très chronophages. Il y a des dates butoirs qui, lorsqu’elles sont dépassées, mettent les candidats hors course. Chaque année, des dossiers échouent. Il faut que cela cesse ». Réunis lors d’une conférence de presse ce jeudi 14 octobre à Nîmes, les présidents des Vignerons coopérateurs et des vignerons indépendants du Gard et le vice-président de la Chambre d’Agriculture ont parlé d’une même voix et décidé de prendre le taureau par les cornes.
« Ces aides européennes sont vitales pour maintenir le niveau de performance économique de notre viticulture. Notre filière évolue très vite et sur tous les plans : les marchés, les goûts des consommateurs, les techniques et enfin les attentes environnementales et les enjeux climatiques. Il faut que notre vignoble s’adapte à toutes ces évolutions et les aides européennes sont un puissant levier pour conduire ces changements », a plaidé Patrick Compan, vice-président de la Chambre d’agriculture.


« Les modalités d’obtention de ces aides changent en permanence. Or nous n’avons pas le droit à l’erreur. La procédure compte huit étapes avec huit dates butoir. La moindre erreur se paie cash. De nombreux jeunes notamment ont perdu ces aides car ils ont loupé ces dead-lines. Ce n’est pas acceptable », insiste Pierre Jauffret, président des vignerons indépendants du Gard.
Pour faciliter l’accès à ces aides, les trois organisations professionnelles lancent une campagne d’information des viticulteurs gardois et de formation des techniciens pour le montage des dossiers. Un dépliant a été édité, détaillant les règles d’attribution des différentes aides. Deux réunions d’information vont être programmées avec l’appui de FranceAgriMer. « Il y a déjà des techniciens dans les coopératives ou ailleurs qui se chargent de monter les dossiers pour le compte des viticulteurs. Nous allons en former d’autres pour qu’aucun viticulteur gardois ne se trouve sans solution pour faire sa demande d’aide », a annoncé Anthony Bafoil, président de l’antenne gardoise des vignerons coopérateurs.
L’enveloppe des aides européennes pour restructurer le vignoble avoisine les 100 millions d’euros pour l’ensemble des vignobles français. Ces aides, pilotées par FranceAgriMer, sont fléchées vers l’adaptation et l’amélioration culturale. Leur montant varie de 4 800 €/ha à̀ 13 000 €/ha pour les jeunes installés. Un coup de pouce appréciable pour réduire la facture des frais d’arrachage et de replantation d’une parcelle de vigne qui représentent un investissement de 20 000 à 25 000 €/ha.