e nouvel arrêté encadrant la lutte contre la flavescence dorée est paru en avril dernier. Il impose de nouvelles règles aux pépiniéristes qui, selon eux, sont difficiles voire pour certaines, impossibles à appliquer. Cet arrêté définit en effet des zones délimitées (zones contaminées par la flavescence + zones tampons) et des zones exemptes de flavescence dorée. Or, selon le texte, un viticulteur qui est situé dans une zone exempte ne doit planter que des plants traités à l’eau chaude « sauf si les pépinières dont sont issus les plants sont situées en zone exempte et si les porte-greffes et les greffons qui constituent ces plants sont issus de vignes-mères situées en zone exempte ou ont été traités à l’eau chaude ». Première difficulté : au moment de la commande, le viticulteur ne sait pas forcément dans quelle zone il se situera au moment de la plantation. Sa parcelle peut en effet au moment de la commande être dans une zone délimitée, mais si les prospections réalisées en août-septembre démontrent l’absence de flavescence dorée pour la troisième année consécutive, la parcelle peut alors passer en zone exempte. Et, le viticulteur n’aura cette information qu’en début de campagne de l’année suivante, alors qu’il sera sur le point de recevoir ses plants, voire aura déjà planté.
Autre aberration selon les pépiniéristes : il est aujourd’hui impossible de traiter à l’eau chaude les plants en pot. Le viticulteur situé en zone exempte ne pourra donc pas en planter. Sans compter que la règle pour les plants s’appliquent aussi aux bois greffons et porte-greffes qui passeraient d’une zone délimitée à une zone exempte. Dans certains cas, le matériel végétal sera donc traité à l’eau chaude deux fois. « Le traitement à l’eau chaude fragilise les bois. Donc soit l’on traite les bois avant le greffage, soit les plants avant leur livraison. Mais pas les deux. C’est un non-sens technique », tempête David Amblevert, le président de la fédération française de la pépinière viticole.
A bon entendeur.