’est une offre qui s’étudie d’autant plus sérieusement qu’elle se refuse difficilement. Missionnés par des négociants en quête de nouvelles cuvées exclusives (après les crus classés bordelais, leurs propriétés du Nouveau Monde, des super toscans…), des courtiers bordelais ont contacté les champagnes Philipponnat pour leur proposer d’être la première maison champenoise à être mise en marché par la place de Bordeaux. Face à la réputation de son réseau de vente international, l’opportunité était trop belle pour la laisser passer à entendre Charles Philipponnat, le PDG de la maison familiale (basée à Mareuil-sur-Aÿ, Marne). « Nous n’abandonnons pas notre réseau existant en France et à l’étranger, la place est un réseau supplémentaire et complémentaire » indique le dirigeant. Qui a exclu des marchés clés du partenariat avec le négoce bordelais (notamment la France, les États-Unis et le Royaume-Uni), mais compte se développer sur des marchés asiatiques et même européens (comme l’Allemagne).
Ayant mis en marché cet automne des allocations du Clos des Goisses 2012 (produit en petites quantités, de 10 à 35 000 bouteilles par millésime) et du millésime 1996 L. V. (Long Vieillissement), la maison Philipponnat en a réservé une part minoritaire à la place (les chiffres ne sont pas communiqués). Pour ce premier essai, Charles Philipponnat a sélectionné un bureau de courtage (« les grands vins de Valentin Lillet pour satisfaire les besoins de la place sans détruire le réseau de distribution existant ») et quatre négociants bordelais « choisis » (Duclot, Ginestet, Joanne Rare Wine et Ulysse Cazabonne).


Les résultats sont « d’ores et déjà concluants, les ventes se sont concrétisées avant de communiquer les tarifs » souligne Charles Philipponnat, précisant qu’« il n’y avait pas grand risque avec peu de volumes et un très grand millésime (le meilleur depuis 22 millésimes que je suis) ». Se gardant la possibilité de proposer à l’avenir de nouvelles cuvées, Charles Philipponnat compte sur ce partenariat pour affiner sa distribution et toucher de nouveaux collectionneurs de vins avec l’image de rareté et de qualité du négoce bordelais.