Tout va bien, vous pouvez réserver votre troisième jeudi de novembre ! », lance Pierre Brossette, vigneron-pépiniériste en Beaujolais et président de la section viticole de la FDSEA. Malgré la petite récolte qui se profile, alors que les vendanges en rouge ont débuté le 13 septembre, les volumes ne devraient pas manquer pour satisfaire la demande en beaujolais nouveau. De plus, « on est sur un très beau millésime », assure le vigneron, dont les vins rentrés en début de semaine « ont déjà une couleur magnifique ! »
Côté volumes, le président de l’interprofession Daniel Bulliat se dit aussi serein. « On a un quota de 24-25 hl/ha pour le beaujolais nouveau, et ce sera certainement le premier marché servi même si certains vignerons décideront peut-être de réserver une partie de leur récolte pour les vins de garde, prévoit-il. On devrait atteindre 150 000 hl de beaujolais nouveaux, alors qu’il ne s’en était écoulé que 135 000 hl l’année passée. Même s’il y avait un effet covid, on n’est pas sur un marché en croissance. »
Les prix, toutefois, seront en hausse. « Les contrats déjà passés par certains acheteurs ont établi le cours du beaujolais nouveau autour de 250 €/hl, soit 20 à 25 % au-dessus du cours de l’an passé », observe Daniel Bulliat. Une hausse que le syndicaliste Pierre Brossette ne juge pas encore assez haute : « on partait de tellement bas qu’on arrive à peine à des prix décents pour que les vignerons puissent vivre de leur métier ».
Pour les vins de garde, en revanche, le risque de manquer de vin est réel. « Avec 450 000 hl de récolte attendus sur l’ensemble du vignoble, il manquera 200 000 hl par rapport aux sorties annuelles », calcule Daniel Bulliat. Et impossible de puiser dans les stocks, qui diminuent chaque année. « On n’a déjà plus de stocks sur les millésimes 2018, 2019 et 2020 commence à manquer, abonde Pierre Brossette. Comme c’est parti, il n’y aura pas assez de vin pour finir l’année… Sauf si les vendanges 2022 démarrent au mois de juillet ! »