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A la demande des viticulteurs du secteur, nous avons cherché à avoir plus d’éléments sur l’efficacité des traitements, notamment des premiers [passages] » indique la Section Viticole de Charentes, lors du septième Forum Pulvé, qui s’est tenu ce mercredi premier septembre à Saint Même-les-Carrières (Charente). Dans la fraicheur matinale du domaine Rémy Martin, de nouveaux résultats sur la qualité de protection contre le mildiou alimentent les débats sur l’efficacité des buses.
D’après l’expérimentation menée, on ne relève presque aucune différence d’efficacité entre buses à turbulences, produisant des gouttes fines, et buses anti dérive, produisant des grosses gouttes. Un léger avantage est même à noter pour ces dernières !
Pour mener son expérience en conditions réelles d’utilisation, la Section Viticole a sélectionné trois pulvérisateurs sur trois exploitations différentes lors des traitements 2021 : un Friuli Drift Recovery 2000 à panneaux récupérateurs, un confiné Dhugues Koleos 1000 l et un Berthoud Win’Air Drive de 1500 l à descentes face par face. Pour chaque outil, deux modalités ont été mises en Å“uvre : un côté de l’appareil équipé de buses à turbulence ou à fente, l’autre côté recevant des buses anti-dérive aux conditions d’homologation du pulvé pour les ZNT. Chaque viticulteur a mené son propre itinéraire technique. Les notations maladies ont été réalisées tout au long de la croissance de la vigne.
Résultat : presque aucune différence significative dans les symptomes de mildiou entre les côtés pulvérisés à l’aide de buses classiques ou anti dérive sur deux des matériels, le Friuli et le Berthoud. Pourtant les attaques ont été globalement fortes sur les bassins viticoles cette année. Il faut croire que les viticulteurs ont très bien géré leur programme. Les pourcentages d’attaques relevés sont très faibles.
La seule différence observée l’a été sur grappes traitées à l’aide du Dhugues Koleos. En effet, après des passages à 8,5 km/h, à une pression de 7,2 bars et des volumes variant entre 60 et 140 l/ha selon les dates, il a été relevé mi-août 8 % d’attaques avec les buses anti dérive contre 12 % avec les buses à turbulence. « Je ne m’explique pas cette différence, partage encore surpris Charles Lebecq. Ce que je peux affirmer, par contre, c’est qu’en visuel, au moment de traiter, la différence entre les deux côtés est énorme. Il y a un brouillard côté buses à turbulence. A la vue de tout ceci je pense que je vais rester sur les buses anti dérive au lieu de faire un panaché des deux comme je le fais habituellement. Je pense aussi que je récupèrerai plus de bouillie pour un résultat équivalent. Je vais moins me casser la tête. »
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