lors que les vendanges animent le vignoble français, les perspectives de petits rendements se concrétisent dans les chais et renforcent les appels au soutien des trésoreries viticoles. Le millésime 2021 devrait constituer la plus petite récolte du siècle et du siècle dernier prévient Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons Indépendants de France : « si l’on arrive autour de 30 millions d’hectolitres de vin, ce sera inespéré. Je pense que l’on sera en dessous. »
Ces prévisions de petite récolte renforcent les craintes de trésoreries tendues, avec des perspectives de commercialisation 2022-2023 fortement réduite par la succession d’aléas climatiques de ce millésime (gel, grêle, sécheresse, incendies, mildiou…) et des commercialisations encore réduites par la crise sanitaire du Covid-19 (selon les réseaux de distribution et les pays de destination) explique Jean-Marie Fabre. « Tout ça mis bout à bout, il y aura moins de volumes financiers alors que les entreprises vont faire face à des charges supérieures, avec des encours plus importants » prévient le vigneron de Fitou, qui s’alarme de premiers remboursements dès le début 2022 des Prêts Garantis par l’État (PGE).
Si le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, vient d’annoncer la fin des aides systématiques aux entreprises touchées par la crise sanitaire, Bercy prévoit des mesures de soutien au cas par cas selon les secteurs d’activité. De quoi soutenir les propositions des vignerons indépendants en matière de soutien des trésoreries. Pour éviter « l’effet boomerang du PGE », Jean-Marie Fabre milite pour un allongement des durées d’amortissement, ce qui nécessite des négociations aux niveaux français et européens. Un autre levier demandé est « la consolidation des encours bancaires pour les rendre plus digestes et amortissables dans le temps, à un taux d’intérêt quasi nul, amorti pour partie par l’Etat et pour partie par les banques » explique le président des Vignerons Indépendants, qui demande depuis des mois une année blanche automatisée (« avec le report à la fin du plan et la prise en charge des intérêts intercalaires »).
Pour Jean-Marie Fabre, « l’idée est de rattraper l’écart qui va se creuser entre des entrées amenuisées et des charges croissantes ».