’épisode gélif des 6 et 7 avril derniers a permis à la société CR Distribution de démontrer l’efficacité du PEL 102, un biostimulant à base d’extraits de pomme élaboré selon une technologie développée par le CNRS il y a 15 ans pour mobiliser les réserves et réorienter la photosynthèse de sorte à favoriser l’accumulation de sucres dans les organes de la vigne.
« L’objectif est, dans un premier temps, de minimiser l’impact du gel, en diminuant le nombre de bourgeons perdus, puis de favoriser la reprise de l’activité biologique de la vigne de sorte à obtenir plus de grappes ».
Alexis Goutelle a mis en place un essai dans une parcelle de merlot située à 500 mètres de la Dordogne au sud de Libourne.
« La vigne était entre le stade verte et deux trois feuilles étalées, précise le chef de produit. J’ai comparé trois modalités répétées 4 fois sur des blocs d’une centaine de ceps : un témoin, l’application de PEL 102 84 heures avant le gel, le 2 avril, et l’application de PEL 102 36 heures avant, le 4 »
Le chef de produit a passé la nuit du 6 avril dans la parcelle. Toutes les 30 minutes, il est allé relever la pression atmosphérique et les températures au niveau de 20 bourgeons à l’aide d’une caméra thermique portative.
« La température est restée négative de 23h30 à 8h30, avec un pic à presque -6°C vers 7h30 au niveau d’un des bourgeons de la modalité témoin » se souvient-il. L’hygrométrie a quant à elle atteint les 99% de 2h jusqu’au lever du soleil, vers 8 heures.


Sur l’ensemble de la nuit, il a enregistré une température moyenne des bourgeons de -3,5°C dans les blocs témoins et de -2,8°C dans ceux ayant reçu du PEL 102 36 heures avant. « La température a aussi chuté moins vite et s’est stabilisée autour de -4°C entre 4 et 7 heures ». Le PEL appliqué 84 heures avant le gel a montré une efficacité intermédiaire.
En parallèle, Alexis Goutelle a prélevé des bourgeons qu’il a conservé à -80°C à l’aide de carboglace. Ces derniers seront bientôt analysés par un laboratoire indépendant pour en mesurer les teneurs en sucres.
Une semaine après l’évènement, le chef de produit est retourné dans la parcelle pour compter le pourcentage de bourgeons perdus : 75% dans les blocs témoins contre 67% dans les modalités PEL 36h. « A ces niveaux extrêmes de température, le biostimulant n’a pas pu faire de miracles » reconnait-il.
Il a en revanche bien stimuler la reprise de végétation. Deux mois plus tard, Alexis Goutelle a trouvé une moyenne de 9,9 rameaux par cep dans les témoins et de 11,5 avec le PEL appliqué avec 36h d’anticipation. « Sur les témoins, j’ai compté 43 mètres de pousse de rameaux contre 54 avec le PEL » ajoute-t-il.
Les vignes traitées ont également donné davantage de grappes, 7,7 par cep contre 6,1. Reste à attendre les vendanges pour peser les baies. « Par chance, le mildiou a attaqué la parcelle de manière homogène ».