Cartographier la vigueur cep par cep ou par zonage, détecter les symptômes de mildiou ou d’esca sur la totalité d’un vignoble, recenser les ceps improductifs, vérifier l’absence de flavescence dorée… Le drone permet de dresser des diagnostics exhaustifs et précis. Les vignerons sont demandeurs, mais beaucoup sont réticents à en acheter, car il est difficile d’analyser seul les données brutes. Nous avons décidé de leur proposer ces diagnostics, associés à des conseils personnalisés ». Conseillère viticole et œnologue à la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, Laura Eymar a présenté cette nouvelle prestation fin juillet lors du colloque annuel de l’organisme consulaire.
« Les vignerons sont particulièrement intéressés par le suivi de la vigueur et de l’esca. Grâce au drone, nous pourrons les aider à piloter très finement la fertilisation, les couverts végétaux, l’effeuillage, l’épamprage, et à savoir, rapidement et de façon exacte, l’ampleur des symptômes d’esca ou de mildiou afin d’agir là où il faut, poursuit la conseillère. Ce nouveau service permettra aussi à la chambre d’agriculture de répondre à des demandes de mesures de parcelle et de comptage de manquants lors de vente ou d’achat de vignes.
La chambre d’agriculture lance cette prestation avec la société Chouette. « Le drone vole à 45 m de haut pour analyser la vigueur et le taux de manquants, et à 6 m de haut pour le suivi sanitaire. Nous sommes capables de distinguer du mildiou classique du symptôme mosaïque et de calculer le pourcentage de tâches, de quantifier des dégâts dus au gel, d’évaluer l’effet de traitements phytos modulés avec Optidose. L’analyse d’images prises par drone vient en complément des observations des vignerons, elle leur permet de lever un doute, et elle leur montre des symptômes non visibles à pied » explique François Vaullerin, chargé de développement régional chez Chouette. Selon lui, un drone peut cartographier 10 ha en 30 minutes en vol haut, et 3 ha en 30 minutes en vol bas.
La chambre d’agriculture du Loir-et-Cher propose aussi la prospection par drone sur la flavescence dorée, bien que le département, comme le Val de Loire, reste épargné par le fléau. « Sur cépages noirs, on peut détecter la maladie. Mais sur cépages blancs, nous restons prudents » précise François Vaullerin.


Côté prix, la chambre propose le vol de drone sur un hectare à 95 € HT pour un paramètre observé, (au choix : surface foliaire, ceps improductifs, surface enherbée, symptômes esca ou mildiou ou flavescence). « Les tarifs sont ensuite dégressifs, souligne Laura Eymar. Pour deux vols, le tarif est de 155 € HT, et le paramètre supplémentaire observé coûte 40 € HT par vol. Notre objectif est démocratiser le drone. »