’est un revirement spectaculaire, et une victoire pour les professionnels britanniques. Les ministres du gouvernement de Boris Johnson annoncent que le fameux certificat à l’importation VI-1, qui devait entrer en vigueur à la fin de l’année pour les vins en provenance de l’Union européenne, sera finalement supprimé. Sa suppression concernera non seulement les vins européens mais aussi ceux du monde entier, les ministres affirmant vouloir favoriser les importations britanniques de vins tous azimuts. « La Grande-Bretagne représente déjà une plaque tournante mondiale pour le commerce du vin » affirme Victoria Prentis, ministre de l’Alimentation et des Boissons. « En mettant fin à l’obligation de fournir des certificats à l’importation, nous allons renforcer ce rôle ». Se félicitant d’une décision qui élimine des obstacles au commerce, les ministres ont déclaré que la mesure entraînerait des économies allant jusqu’à 130 millions £ par an (152 M€), soit un gain de 10 p (12 cts) par bouteille de vin. Pour les seuls vins issus de l’Union européenne, le coût de ce formulaire et des analyses connexes était estimé à 70 millions £ (82 M€), soit en moyenne 330 £ (386 €) par expédition.
« Il s’agit d’un moment véritablement historique » se réjouit Miles Beale, directeur de la Wine & Spirits Trade Association. Un avis partagé par James Miles, PDG et co-fondateur de la plateforme Liv-ex : « On ne dira jamais assez l’importance de cette annonce pour le secteur du vin au Royaume-Uni. Le gouvernement a montré qu'il était à l'écoute des entreprises en saisissant cette occasion unique. En supprimant ces barrières non tarifaires inutiles et coûteuses, il a redéfini nos accords commerciaux avec le reste du monde d'une manière qui renforcera la position de leader du Royaume-Uni au niveau du commerce mondial du vin ».
Il est à noter que la suppression du VI-1 ne profitera pas qu’aux entreprises européennes. Si l’Australie, les Etats-Unis et le Chili, pour ne citer qu’eux, avaient déjà négocié des conditions plus favorables, avec une version simplifiée du formulaire pour accélérer le processus d’importation, il n’en était pas de même pour la Nouvelle-Zélande, l’Argentine et l’Afrique du Sud. Ces dernières devaient encore remplir le formulaire complet, avec l’obligation de faire réaliser des analyses coûteuses et compliquées. Or, comme l’avait fait remarquer en mars l’agent en vin Daniel Lambert dans les colonnes de Vitisphere, « qu’il s’agisse d’un pays européen ou tiers, ce formulaire n’a aucune utilité, il est parfaitement superflu, car toutes les informations figurent déjà sur d’autres documents comme le connaissement ». Prédisant que le gouvernement allait devoir se rendre à l’évidence, il avait alors souligné la mobilisation très importante des professionnels, britanniques et étrangers, contre cette obligation. « Cela fait deux ans que nous menons une campagne sans relâche » confirme en effet Miles Beale, qui évoque une « issue fantastique ».