Il faut s’adapter”. La phrase est prononcée à l’envi par tous les responsables de la filière viticole, et fait parfois figure de tarte à la crème. S’adapter au gel, à la sécheresse, voire aux goûts des consommateurs… Il faut s’a-dap-ter !
Pour tenter de donner un peu de corps à l’injonction, la Commission technique de l'interprofession des vins du val de Loire (Interloire) a décidé il y a plusieurs mois d’accompagner ses appellations dans leurs réflexions sur leur encépagement. En particulier depuis qu’en 2018, via une directive ad-hoc, l’Institut National de l'Origine et de la Qualité (Inao) a ouvert la voie à l’intégration de ce que l’on nomme désormais les Vifa (variétés d’intérêt à fin d’adaptation) dans les cahiers des charges des appellations (AOP).


Interloire a donc proposé un guide d’accompagnement à la réflexion sur l’intégration d’autres cépages. "On a donné un cadre aux Organismes de Défense et de Gestion (ODG) de la Loire pour qu’une méthode de travail commune soit appliquée” résume Olivier Brault, le président de la Commission technique d’Interloire et de l’IFV Val de Loire (Institut Français de la Vigne et du Vin). “On veut de la cohérence. Par exemple, ceux qui sont concernés par un même cépage devront se concerter”.
Et pour compléter ce guide, les services techniques ont édité un tableau recensant les 47 variétés plantées dans la Loire ; qu’elles soient dans les cahiers des charges des AOP ou IGP, ou hors cadre, sans oublier les résistants, comme le floréal. Elles sont classées selon le potentiel de production, la sensibilité aux maladies, résistance à la sécheresse, résilience au gel…
“Ces cépages sont présents dans le vignoble. On n’a donc pas besoin de planter et d’attendre plusieurs années pour les travailler. On peut les étudier dès à présent. Evidemment, il y a deux grandes conditions de base : la première, c’est que les AOC choisissent bien les quelques variétés qu’elles voudront travailler. Il ne faut pas partir dans tous les sens. Et la seconde, encore plus importante : nos vins doivent garder une spécificité de la Loire” conclut Olivier Brault.