près avoir lutté contre le gel, de nombreux vignerons de Côte d’Or ont dû se battre contre les chenilles mange-bourgeons.
« Nous avons fait face à une pression inédite, confirme Pierre Petitot, conseiller à la Chambre d’agriculture. Avec une très forte dominance de noctuelles, qui redescendent au pied du cep après leur festin. Alors qu’historiquement, nous voyions davantage de boarmies, qui restent à côté des bourgeons, et que nous retrouvons souvent dans les mêmes parcelles, notamment près des bois ».
Le phénomène a cette fois-ci été général, beaucoup de parcelles ayant dépassé le seuil de 15 % de pieds comptant au moins un bourgeon mangé.
Les conseillers ont tiré la sonnette d’alarme tôt. Certains vignerons ont traité au spinosad, d’autres avec des insecticides à spectre large. « Une minorité refusant les insecticides a préféré mobiliser les ouvriers de nuit pour partir à la chasse, témoigne Pierre Petitot, en ramassant parfois plus de 1 000, à 95 % des noctuelles ».
Malgré ces avertissements, plusieurs vignerons se sont laissé surprendre. « Ils ont découvert les dégâts en allant constater ceux du gel, et repéré les fautives, des chenilles dodues de 3 à 4 cm, en grattant le sol autour des pieds » poursuit le conseiller. Certains en ont retrouvé jusqu’à 10 par souche.
L’invasion reste inexpliquée. La chenille fait une génération par an. A-t-elle été favorisée par le temps sec de l’an passé ? Par le repos du sol en hiver et le retournement des sols en mars ?
Heureusement, elle ne s’est pas attaquée aux nouveaux bourgeons sortis après le gel. « Elle a continué son cycle et s’était déjà nymphosé » explique Pierre Petitot.