ls n’ont pas tardé à se mobiliser. Le mardi 27 avril, en début d’après-midi, près de 300 viticulteurs ont répondu à l’appel du Syndicat des Vignerons de l’Aude et se sont rassemblés à Narbonne pour soutenir et réclamer la libération immédiate de deux de leurs pairs. Franck Saillans, vice-président du syndicat, et Damien Onorre, trésorier, ont été interpellés ce 27 avril à 6 heures du matin à leur domicile.
Ils sont soupçonnés d’avoir participé aux exactions commises le 29 janvier dernier sur le site de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) au Grau du Roi (Gard). Les bureaux avaient été vandalisés et une inscription « Crav-phyto » avait été taguée sur le bâtiment. Les deux viticulteurs audois ont été emmenés à la gendarmerie de Vauvert dans le Gard où ils ont été placés en garde à vue.
« Nous ne comprenons pas pourquoi nos deux amis ont été ainsi cueillis à leur domicile. Il suffisait de les convoquer, ils se seraient rendus à la convocation » s‘indigne Frédéric Rouanet, le président du Syndicat des vignerons de l’Aude. Il a également pointé que le moment était mal venu pour inquiéter ces vignerons, tous deux touchés comme la plupart des viticulteurs de la région par le dramatique épisode de gel qui vient de fusiller une bonne partie du vignoble français. Les manifestants ont barré la route, devant la gendarmerie de Narbonne avec des pneus enflammés coupant la circulation une bonne partie de l’après-midi.
En fin d’après-midi, les deux viticulteurs audois interpelés étaient libérés. Ils sont désormais sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre dans le Gard durant le temps de l’enquête. « Je suis fier de la solidarité vigneronne qui s’est manifestée mercredi. En une heure, nous avons réussi à mobiliser plus de 300 vignerons. Grâce à cela, la garde à vue a pu être rapidement levée. Bien entendu, nous allons suivre cette affaire » confie Frédéric Rouanet.