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Planter des arbres ne suffit pas à "faire rentrer la biodiversité dans les vignes"
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Médoc
Planter des arbres ne suffit pas à "faire rentrer la biodiversité dans les vignes"

Ayant mené une étude précise de l’écosystème qu’est son vignoble, le château Lagrange met en place de nouvelles actions agroécologiques pour en mesurer les effets.
Par Alexandre Abellan Le 16 mars 2021
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Planter des arbres ne suffit pas à
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lors que l’agroforesterie devient une vraie tendance, pour ne pas dire une mode viticole alors que les plantations et essais se multipliant, la méthode et la rigueur restent de mise au du château Lagrange (118 hectares de grand cru classé en 1855 à Saint-Julien). Directeur adjoint de la propriété médocaine, Benjamin Vimal, préfère prendre le temps du diagnostic et de l’essai avant de se lancer dans des plantations massives dont les impacts ne sont pas prévisibles dans leur ensemble sur les « 167 hectares de vignes et autres espaces agroécologiques » de la propriété.

Demandant une « expertise écologique » de son domaine au cabinet de conseil Som Industrie (filiale du groupe Ortec), le grand cru classé a pu qualifier et quantifier la biodiversité présente en l’état. Géoréférencés, des relevés faunistiques et floristiques ont été réalisés in situ pendant trois jours de juin 2020. D’après ces prospections, la propriété recense 64 espèces végétales (liseron des haies, mauve, ortie dioïque…), 54 espèces d’oiseaux (bruant jaune, hirondelle rustique, faucon crécerelle…), des amphibiens (alyte accoucheur, grenouille verte…), mammifères (fouine, lièvre d’Europe, sanglier…) et reptiles (couleuvre vipérine et lézard de murailles) dans ses parcelles, bois et marais. Fort de ces constats, « l’enjeu le plus fort est inhérent à la diversité d’habitat au sein du parcellaire » indique le rapport.

Préconisations de renaturation

Ayant déjà mis en place des pratiques agroécologiques (préservations de bois et marais, mise en place de ruches, semis de l’inter-rang…), le château Lagrange tire de ce diagnostic des « préconisations de renaturation » pour renforcer la biodiversité de la propriété. Un plan d’implantation de haies a été proposé pour créer des corridors écologiques (avec des essences locales) et des arbres isolés vont être plantés (pour « fracturer la monotonie paysagère inhérente à la monoculture et connecter les réservoirs biologiques »). Le rapport conseille ainsi la plantation de 7 à 8 arbres sur domaines, « pour faire des ponts à l’usage des rapaces. Il n’y a pas besoin de beaucoup plus » indique Benjamin Vimal, qui attend d’avoir plus de données et de recul sur l’agroforesterie dans le vignoble bordelais.

Concernant l’adaptation des méthodes culturales, le rapport conseille de diminuer les travaux du sol, pour passer à des interventions plus superficielles, voire se contenter de tondre. Il apparaît également que « l’entretien des bords de vignes peut être trop fort et régulier. Quand l’entretien est trop soutenu, il y a moins d’espèces » rapporte Benjamin Vimal, qui sensibilise ses équipes pour modifier les pratiques en tondant de manière plus raisonnée : moins régulièrement ou plus tardivement ces zones. A l’exception des bords de fossés. La gestion des plantes invasives, comme la jussie rampante, est également à prendre en compte lors des tontes, afin d’éviter de les disséminer sur la propriété indique Ortek.

Indicateurs de suivi

Cette méthodologie appelle à « raisonner l’écosystème dans sa globalité, avec l’implantation de zones humides, de caches (arbres morts, tas de bois…) et de nichoirs (mise bonne hauteur, bonne orientation…) » souligne Benjamin Vimal. Le plan d’actions doit désormais se déployer sur les deux à trois prochaines années, avec la volonté de suivre dans le temps la diversité écologique du domaine. « L’enjeu est de quantifier et géolocaliser les réservoirs pour suivre dans cinq ans l’impact des nouvelles pratiques » renchérit le directeur adjoint.

Pour les rapporteurs, « s'’il ne fait aucun doute que les actions à l’échelle du Château Lagrange sont favorables pour la biodiversité, une approche plus globale, à l’échelle de l’appellation, aurait encore davantage de cohérence vis-à-vis des bénéfices espérés ».

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Tous les commentaires (2)
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DARIUS Le 19 mars 2021 à 16:51:54
Les excellents résultats de ce château en matière de vie végétale et animale tiennent plus à son heureuse situation en bordure d'une des dernières zones humides de Gironde: le marais de Beychevelle qu'à ses pratiques viticoles au demeurant vertueuses. La raréfaction de la faune de la flore et surtout des insectes a pour cause principale l'assèchement des zones humides. D'ailleurs les édiles municipaux ont pour habitude de dire que si l'on veut se débarrasser des moustiques écologiquement il faut éliminer tous les points d'eau même les plus minuscules. Et après pour faire bonne figure on ira accuser les pesticides.
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vermodubeaujo Le 16 mars 2021 à 14:43:10
serait-il possible d'intégrer dans la démarche, le captage de la production de gaz carbonique pendant les vinifications et sa transformation ou son stockage. En effet le dégagement de gaz carbonique sur une période très brève représente l'équivalent du dégagement de CO2 de plusieurs véhicules routiers sur l'année (en fonction du nombre d'hectolitres produits et du degré potentiel du moût avant transformation en alcool, CO2 et chaleur [équation de Gay- Lussac]).
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