ace au projet de loi sur le climat et la résilience (ou « projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets »), la filière vin demande à ce qu’aucun nouvelle entrave ne lui soit imposée dans son activité. Qu’il s’agisse de commerce, avec le refus unanime d’une consigne obligatoire sur ses bouteilles de verre*, ou de production, avec des demandes de renforcement de la protection des terroirs viticoles. « Le projet de loi climat, qui inclut des mesures de lutte contre l’artificialisation des sols doit être l’occasion de mieux protéger les vignobles AOC » estime dans un communiqué la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à Appellations d’Origine Contrôlées (CNAOC).
Alors que l’article 47 du projet législatif « inscrit dans la loi l’objectif programmatique de réduction par deux du rythme d’artificialisation sur les dix prochaines années par rapport à la décennie précédente », la CNAOC veut aller plus loin en demandant une réduction 80 % de l’artificialisation afin de tenir le cap du « zéro artificialisation nette » que le gouvernement s’était imposé en 2018. La CNAOC demande d’interdire « l’implantation d’exploitations commerciales dans les zones viticoles AOC » souvent « situées en zones périurbaines subissent de plein fouet le développement de l’urbanisation ».


Alors que les Zones de Non Traitement phytosanitaire (ZNT) sont actuellement à la charge des vignerons, la CNAOC souhaite « l’obligation de prévoir la création systématique d’espaces de transition végétalisés à la charge des aménageurs ». Comme l’explique Jérôme Bauer, le président de la CNAOC, « nos vignobles attirent beaucoup de nouveaux habitants car ce sont des territoires dynamiques et agréables à vivre. C’est une bonne chose. Pour que la cohabitation entre riverains et viticulteurs se passent bien, il faut mettre en place des espaces végétalisés de transition entre la vigne et les habitations. »
S’il représente 1,9 % de la Surface Agricole Utile (SAU), le vignoble français est à l’origine de 21 % du chiffre d’affaire des filières agricoles végétales précise la CNAOC.
* : Demande portée par des amendements, comme celui de la députée Nicole Dubré-Chirat (Maine-et-Loire).