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’était le 2 février dernier. Dans l’après-midi, Jean-Christophe Darriet, à la tête du château Dauphiné Rondillon à Loupiac, se rend sur une de ses parcelles sur les coteaux de Rondillon, pour tailler la vigne. Le coup est rude : fils de fers coupés, piquets arrachés, crevasses impressionnantes. Un important glissement de terrain s’est opéré sur deux parcelles, conséquences des pluies incessantes. Le viticulteur constate les dégâts : sur une première parcelle de 1,5 hectare, la moitié a été fortement déplacée et 50 ares sont impraticables. Sur l’autre parcelle de 1 ha, ce sont les bouts de rangs sur 25 ares qui sont totalement ravagés.
« Au global ce sont 4000 pieds de vigne de sémillon entre 10 et 15 ans qu’il faut arracher. J’espère pouvoir replanter, mais on va d’abord laisser la terre se reposer » indique-t-il. Le viticulteur compte entreprendre des travaux de terrassement des parcelles et continuer à installer des systèmes de drainage, compte tenu des sols argilo calcaires. « L’eau ne peut pas être arrêtée, il faut stabiliser nos sols » répète-t-il.
L’investissement global entre couts de replantations, frais de terrassement, de drainage pourrait avoisiner les 40 000 €/ha. Les assurances ne remboursent pas.
Même scénario pour Lionel Bord des vignobles éponyme : sur 2 hectares, le terrain pentu a glissé sur 60 ares sur lesquels étaient plantés 3 000 pieds de jeunes vignes. « Quand je suis arrivé sur le terrain, c’était impressionnant. Il y avait des affaissements de 1,50 mètre dans les vignes. Elles avaient été poussées de 3 à 4 mètres » rapporte-t-il.
Et d’annoncer : « Je ne replanterai plus jamais à cet endroit pourtant très bien exposé, avec une terre argilo calcaire. Une trentaine de rangs va être transformée en prairie » indique-t-il. Reste à arracher. Malgré tout Lionel Bord garde le moral : « à 68 ans, J’ai déjà essuyé des tempêtes. C’est la nature qui est plus forte que nous » lâche-t-il. La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle a été déclarée le 19 février dernier pour la commune de Loupiac.
