Notant le développement digital de la filière vin à marche forcée, covid oblige, l’OIV annonce « la création d'un observatoire mondial sur la transformation digitale du secteur vitivinicole » pour suivre l’accélération de cette tendance de fond. Allant se doter d’un nouveau site internet, l’organisation intergouvernementale va également développer « un nouveau système de collecte et d’élaboration de données sectorielles ». Concrètement, un appel d’offre pour la réalisation de ce plan numérique sera ouvert en décembre 2020 pour une mise en place de janvier 2021 à décembre 2023.
2 résolutions sur le développement durable en viticulture
En matière de viticulture durable, l’assemblée générale se positionne sur la mesure de l’empreinte environnementale et sur un guide de bonnes pratiques. La résolution OIV-VITI 641-2020 indique ainsi « les principes généraux de réalisation et de communication des résultats d’une analyse du cycle de vie (ACV) dans le secteur vitivinicole […] comme étant l’outil le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts environnementaux des systèmes de produits ». La résolution OIV-CST 518-2016 actualise « l’ensemble des recommandations de l’OIV dans le domaine de la durabilité [avec] les "principes généraux de la vitiviniculture durable" ».
Résolutions œnologiques : de la maîtrise du risque au dosage des alkylphénols
Suite à cette réunion, le Code international des pratiques œnologiques de l’OIV s’enrichit de 12 nouvelles dispositions. La résolution OIV-OENO 630-2020 est un guide « pour l’identification des dangers, des points critiques et de leur maîtrise dans la filière vin (pour proposer à titre d’exemple des niveaux de risque et des points critiques susceptibles de survenir lors des étapes d'élaboration des vins) ».
Pour éliminer la géosmine, et les défauts moisis-terreux, la résolution OIV-OENO 614A-2020 encadre le passage sur des billes adsorbantes de styrène-divinylbenzène des moûts, quand la résolution OIV-OENO 614B-2020 le définit pour les vins. La résolution OIV-OENO 643-2020 spécifie les caractéristiques des billes adsorbantes de styrène-divinylbenzène (granulométrie comprise entre 600 et 750 micromètres, ainsi que les limites de migration spécifique).
La résolution OIV-OENO 631-2020 liste les pratiques vitivinicoles permettant de réduire le recours aux sulfites pendant les opérations de vinifications. La solution OIV-OENO 594B-2020 définit « le traitement des moûts par des procédés hautes pressions continus (UHPH, 2 000-4 000 bar) » pour détruire les microorganismes présents. La résolution OIV-OENO 659-2020 élargit aux vins rosés l’usage des gommes de cellulose (Carboxyméthylcellulose).
La résolution OIV-OENO 634-2020 borde « le traitement des raisins (égrappés et foulés) par des champs électriques pulsés (CEP) » pour « faciliter et augmenter l'extraction de substances de valeur telles que les polyphénols, l’azote assimilable par les levures, les composés aromatiques, précurseurs ainsi que d’autres substances ».
La résolution OIV-OENO 644-2020 revient sur l’usage du sulfate de calcium pour « l’acidification des moûts dans la production de vins de liqueur ». La résolution OIV-OENO 645-2020 actualise les moyens de calculer la masse moléculaire moyenne pour le polyaspartate de potassium concernant la méthode de détermination de la masse moléculaire moyenne.
En termes de méthodes d’analyse, la résolution OIV-OENO 618-2020 définit comme méthode de type IV la spectroscopie de résonnance magnétique nucléaire (RMN 1H) quantitative pour « la quantification du glucose, de l’acide malique, de l’acide acétique, de l’acide fumarique, de l’acide shikimique et de l'acide sorbique dans le vin ». La résolution OIV-OENO 620-2020 encadre pour sa part « la méthode de dosage des alkylphénols dans les vins par chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse (GCMS ou GC-MS / MS) ».
Résolutions économiques : vin orange et étiquetage des allergènes et du TAV
Concernant entre autres les vins oranges, la résolution OIV-ECO 647-2020 donne la « définition du vin blanc avec macération : "un vin blanc issu de la fermentation alcoolique d’un moût au contact prolongé avec le marc de raisin, incluant les pellicules, la pulpe, les pépins et éventuellement les rafles » pendant un mois au minimum, donnant au vin finale « une couleur orangée-ambrée et un goût tannique ». Cette résolution permet également de définir internationalement « les vins obtenus par la méthode géorgienne de vinification à l’ancienne dans des kvevris traditionnels, inscrite en 2013 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO ».
Concernant l’étiquetage, la résolution OIV-ECO 648-2020 liste les « additifs et résidus potentiellement allergéniques », soit les « sulfites à une concentration de 10 mg/L ou plus » et les « résidus de protéines de collage dans le vin (lait, produits à base de lait, œuf et produits à base d’œuf, protéines de blé), si leur présence peut être détectée dans le produit final en utilisant une méthode d’analyse répondant aux critères fixés par la méthode OIV-MA-AS315-23 ». La résolution OIV-ECO 649-2020 indique le nombre de décimales pour le Titre Alcoométrique Volumique et « simplifie le texte de la norme internationale d’étiquetage des vins en éliminant les modalités de contrôle et d’échantillonnage et en faisant pour cela une référence aux normes de l’OIML » ( Organisation internationale de métrologie légale).
1 résolution sanitaire pour finir
L’assemblée générale valide également la résolution OIV-SECSAN 664-2020 « pour l’évaluation des traitements physiques appliqués aux raisins et à leurs produits dérivés », c’est-à-dire une « procédure pour évaluer les procédés physiques proposés comme nouvelles pratiques œnologiques ».