La sécurisation d’un projet de recrutement passe par la juste définition de la mission, du profil et des compétences recherchés, mais également par la connaissance et l’analyse des motivations des candidats » pose Jérémy Sarthou, recruteur pour le cabinet éponyme, dans l’introduction de son étude consacrée aux cadres et dirigeants du secteur des vins et spiritueux.
Ayant sondé un millier de personnes dans toute la France lors du premier trimestre 2020 (avant le confinement), le recruteur rapporte que « les trois motivations les plus citées lors de l’enquête par les cadres interrogés sont : l’intérêt de la mission, le salaire et l’environnement de travail. Bien plus loin apparaissent : la qualité des produits, la notoriété de l’entreprise et les perspectives d’évolution. »


Structurellement liée à la taille des entreprises et au niveau de responsabilité, la question du salaire est l’une clé des changements d’employeur. « Les cadres interrogés, plutôt fidèles au secteur des vins et spiritueux sont bien plus volatiles d’une société à l’autre » note l’étude de Sathou & Associés.
Alors que 40 % des cadres interrogés font leur carrière dans la filière vin, avec 12 à 25 ans d’expérience dans le secteur, les temps au sein d’une même entreprises sont brefs, avec 64 % des sondés travaillant pour leur employeur depuis moins de cinq ans (« une durée inférieure à la moyenne nationale d’environ 11 ans »). « Des mouvements qui s’expliquent par les motivations salariales des cadres du secteur, changer d’entreprise permettant dans une majorité des cas (70 %) de faire progresser les salaires » analyse le recruteur.
Si 70 % des cadres ayant changé d’employeur l’ont fait pour augmenter leur rémunération, la même proportion indique être satisfaite par son salaire actuel (avec 29 % de cadre se déclarant insatisfaits). « Les bons profils sont de plus en plus difficiles à trouver et lorsqu’on les déniche il faut arriver à les convaincre et à les retenir » conclut Jérémy Sarthou.
D’après l’échantillon étudié ici, « les cadres du secteur vins et spiritueux appartiennent en majorité à des PME (pour les deux tiers), sont en majorité des hommes (73 %) un peu plus âgés que la moyenne des cadres toutes entreprises françaises confondues (51 % ont plus de 44 ans dans la filière, contre 44 nationalement) » indique l’étude.
Dans le panel, 19 % sont des directeurs commerciaux (dont les deux tiers gagnent entre 50 et 80 000 €/an), 18 % des directeurs export (deux tiers gagnent entre 50 et 80 k€), 17 % des responsables commerciaux (dont les deux tiers gagnent moins de 50 k€), 13 % des directeurs généraux (plus de la moitié gagne plus de 80 k€), 9 % des responsables export (dont la moitié gagne moins de 50 k€)…