a Fédération régionale des chasseurs d’Occitanie milite pour l’enherbement des tournières. Après avoir sorti un guide et créé une affiche, elle a convié plusieurs organisations * à un atelier de travail ce 8 octobre 2020.
Son objectif : trouver des partenaires et des financements pour convaincre les viticulteurs encore récalcitrants, « alors que l’enherbement facilite la circulation des engins agricoles, limite la pollution et l’érosion, et favorise la biodiversité » regrette Lucie Gillioz, chargée de mission à la Fédération des chasseurs.
Avant de partir à la recherche de financements, la Fédération souhaite réaliser un état des lieux. « En 2006, une enquête Agreste déclarait 41% de tournières enherbées, un chiffre deux fois moins élevé que dans toutes les autres régions viticoles. Nous voulons savoir si la situation a évolué et comprendre quels sont encore les freins des viticulteurs » détaille Lucie Gillioz.
La Fédération veut aussi faire le point sur les aides existantes. « Au même titre qu’il existe des aides apportées aux agriculteurs pour la plantation de haies, il serait légitime qu’il existe des aides pour l’implantation de couverts enherbés « pérennes » » suppose Lucie Gillioz.
Elle recherche aussi des retours d’expériences sur le choix des semences ou la gestion des adventices. Si besoin, elle envisage de lancer de nouveaux essais.
Présents à l’atelier, le Conservatoire des Espaces Naturels a partagé sa grille d’évaluation des structures viticoles agroécologiques, tandis que la Chambre d’Agriculture des Bouches du Rhône a présenté son nouveau « Service AgroEcologique et Economique. »
La Fédération des chasseurs veut tirer parti de ces outils et en créer de nouveaux pour mobiliser toute la filière.
Conseillère à la Chambre d'agriculture de l'Hérault, Séverine Henin partage ce point de vue. « A la Chambre, nous travaillons surtout sur l'enherbement et la mise en place de couverts végétaux dans les parcelles mais plusieurs projets ont touché de près ou de loin les tournières. Beaucoup de structures réfléchissent et font de petites expérimentations dans leur coin. Il serait intéressant de tout centraliser et de se coordonner car c'est une opération intéressante et facile à mettre en oeuvre à faible coût. »
*les Chambres d'agriculture départementales, l'Institut Français de la Vigne et du Vin, le Conservatoire d'Espaces Naturels, la Communauté de Communes du Grand Pic Saint Loup, les Etablissements Publics Territoriaux du Bassin de l'Or, l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail (ANSES) et l'Office Français de la Biodiversité (OFB)