’assemblée générale des AOC Languedoc s’est tenue le jeudi 25 juin dernier au Mas de Saporta. « La réunion a été organisée avec un premier point sur la partie statutaire, les comptes et le renouvellement du conseil d’administration et une seconde partie, plus technique, sur l’identité géographique de l’appellation Languedoc avec le compte rendu de l’étude menée par le géographe Eric Rouvellac » explique Jean-Benoît Cavalier, président du Syndicat de l'AOC Languedoc.
Cette étude commandée et mise en place par le conseil d’administration, a pour objectif de définir les limites de l’aire géographique de l’appellation Languedoc pour en cerner la cohérence et étudier les potentialités d’extension, dans le contexte d’évolution climatique.
« Cette étude révèle que les limites de l’appellation pourront certes être redéfinies, mais pas de façon significative car nous sommes contraints par les reliefs du massif pyrénéen, de Montagne Noire et des Cévennes mais également à l’ouest par l’influence océanique qui interfère avec la typicité méditerranéenne de l’appellation » ajoute le président du syndicat.
Pour faire face au changement climatique, le syndicat de l’appellation Languedoc réfléchit également à introduire de nouveaux cépages patrimoniaux au cahier des charges, à titre expérimental.
« Aujourd’hui le cahier des charges de l’appellation Languedoc a été modifié avec l’introduction de 6 cépages dits "patrimoniaux", à des visées de conservation du patrimoine. Ceux-ci pourront à termes rentrer dans l’assemblage des vins de l’appellation à hauteur de 5%. Au-delà de leur aspect conservation du patrimoine, ces cépages pourront demain nous permettre de nous adapter à de nouvelles contraintes climatiques » souligne Jean-Benoît Cavalier.
Dans cette même perspective, l’appellation Languedoc vient d’introduire de nouvelles mesures agro-environnementales à son cahier des charges. Il s’agit notamment de l’interdiction du paillage plastique, du désherbage chimique des tournières et de la limitation du désherbage de l’inter rang. « Ces mesures sont fondamentales dans la mesure où nous produisons un vin de terroir qu’il est essentiel de préserver » remarque le président du syndicat.
La troisième partie de l’Assemblée générale a été entièrement consacrée aux divers aspects économiques de l’appellation. Il s’avère notamment que la dynamique du rosé se confirme malgré un contexte économique particulièrement tendu avec le Covid-19, les taxes Trump et le Brexit. « Certes nous avons enregistré moins de contrats mais les prix se maintiennent » précise Jean-Benoît Cavalier.
Concernant le rouge, l’évolution structurelle s’accélère, avec notamment l’effondrement des produits d’entrée de gamme à moins de 4 euros en grande distribution. « Ce segment est perdu et ne doit pas être regagné car il ne correspond ni à l’image ni à la qualité des vins de l’appellation Languedoc. Nous avons en effet entreprit un repositionnement de nos vins avec notamment la création de dénominations et de crus » explique le président.
En GD, cette tendance se confirme avec un fort développement du segment rosé à plus de 5 euros le col et des vins rouges en retrait.
A l’export comme en France, le rosé a le vent en poupe ; c’est le cas notamment aux Etats-Unis, premier marché de l’appellation Languedoc, mais également au Royaume-Uni, en Belgique, ou encore en Allemagne. « A l’export nos deux marchés principaux, à savoir les Etats-Unis et la Chine, dépassent maintenant les marchés européens. Cependant cette crise sanitaire et économique a eu un fort impact sur nos échanges avec les Etats-Unis, déjà fortement ralentis par les taxes du gouvernement Trump. Pour s’y soustraire, les volumes ont été principalement exportés en vrac » observe Jean-Benoît Cavalier.
A noter également que malgré cette crise sans précédent, le prix moyen sur les principaux marchés étrangers continue de progresser, autour de 4,10€ le col.
Le syndicat de l’AOC Languedoc porte depuis quelques mois le projet ambitieux de rénovation et d’agrandissement de la Maison des vins du Languedoc. « Nous sommes en finalisation de la phase de réflexion. Nous allons maintenant rentrer dans une phase plus active, avec la réalisation des plans qui comprend une partie construction de surface nouvelle et une partie rénovation. Le projet comprend également l’aménagement de tous les extérieurs. Le Mas de Saporta a en effet la chance de disposer des grands jardins qui nous permettent d’accueillir de nombreux événement dont les Estivales. Il est donc nécessaire de préserver voire de développer ces espaces d’échanges et de convivialité » indique Jean-Benoît Cavalier, président de l'ODG Languedoc.