ne brèche s’est ouverte : la question des rendements suscite de réelles dissensions. Alsace, Champagne et Bordeaux : dans ces régions, des voix se font entendre, parfois avec véhémence, pour dire non à une baisse de l’offre volumique 2020. Eviter un stock lourd à financer et une exacerbation de la baisse des prix sont les principaux arguments qui guident ceux qui défendent l’intérêt d’une baisse de la productivité du vignoble. A l’inverse, ceux qui ont des marchés mettent en avant qu’une baisse de l’offre serait dommageable pour leur activité, déjà ralentie par la Pandémie.
Chacun le sait : ces mesures sont des sparadraps bien maigres qui n’éviteront pas les cessations d’activité. La demande ne se relance malheureusement pas en baissant l’offre. La maîtrise des volumes, si macro-économiquement aura un effet de sauvegarde sur les appellations, ne protègera pas de la casse les producteurs comme certains négociants (dont certains réfléchissent depuis janvier à réduire leurs équipes). La stratégie devrait être celles d’une restructuration de l’offre nationale et régionale en explorant de nouvelles catégories de vin, ce qui nécessite une cohésion de l’ensemble des familles. Or, les chamailleries sur les rendements rendent impossibles le dialogue car elles enferment une fois de plus le débat entre les courants syndicaux, de métier, d’origine. La filière vin a besoin de voix capables de porter la synthèse. De répondre à cette question cruciale, comment favoriser les entreprises saines économiquement tout en protégeant celles qui sont meurtries. Ce qui revient à trancher une fois pour toute la question de l’achat de raisin en lien avec le statut des entreprises.