uel est votre bilan de l’année 2019 ?
C’est un bilan historique ! Le chiffre d’affaires du Centre Nicolas Feuillatte a progressé de 6 % pour atteindre 211.9 millions d’euros. Quant à notre marque Nicolas Feuillatte, elle a battu un record en volume (+ 8 %), avec 11,2 millions de bouteilles, et en valeur (+ 11 %). C’est le fruit d’un travail collectif mené depuis cinq ans.
Votre résultat net (10.2 M€) est en recul de 18 %. Quelles en sont les raisons ?
Cette baisse s’explique par une augmentation des investissements en marketing, en ressources humaines, et par le pilotage du développement à l’international. Elle aussi due au renchérissement du prix du raisin, que nous ne parvenons pas à répercuter dans le prix de la bouteille de champagne.
L’interprofession a annoncé une baisse des ventes de - 68 % sur le mois d’avril. Chez vous, comment se sont passés les cinq premiers mois de 2020 ?
A fin mai, notre chiffre d’affaires et nos volumes avaient baissé de 20 %. Nous avions réalisé un premier trimestre en hausse de 7 %, ce qui atténue la baisse globale. De plus, nous sommes présents en grande distribution qui est réseau qui a continué à travailler.
Quelles sont vos prévisions pour l’année 2020 ?
Nous tablons sur une baisse comprise entre - 25 et - 30 %. Les pays qui résistent le mieux sont les pays à monopole, comme le Canada ou les pays nordiques. Paradoxalement, le Royaume-Uni a bien réagi. La reprise va être asynchrone. Tous les pays et tous les états américains ne vont pas redémarrer de la même manière. Cela va être une période compliquée pour nos commerciaux…
Le tunnel de la reprise va durer combien de temps ?
Je pense que l’on va retrouver les scores de 2019 d’ici trois à quatre ans. Nous restons volontaristes, avec un optimisme réaliste. Il ne faut surtout pas se laisser aller à l’ambiance morose. L’AOC Champagne ne va pas disparaître de la planète ! Nous avons de nombreux atouts. Il faut continuer à investir. Nous allons concentrer nos investissements commerciaux sur le dernier trimestre 2020, quand les réseaux de distribution auront retrouvé de l’oxygène et que le CHR sera reparti. Avec cette crise sanitaire, le besoin des consommateurs d’avoir des produits qui prennent en compte le respect de l’environnement est encore plus fort. La Champagne doit poursuivre ses démarches de certification HVE, VDC et bio.
Encadré
Nicolas Feuillatte est une union de coopératives qui regroupe 4500 vignerons (2 100 ha). La marque occupe la première place en France et la troisième place dans le monde.