ans les Graves (33), les communes de Burdos, Barsac, et surtout celle de Pujols-sur-Ciron, ont été très impactées par l’orage de grêle du samedi 9 mai. De nombreuses parcelles y sont détruites entre 80 et 100%. Ce cas reste heureusement isolé.
Partout ailleurs, les intempéries n’ont causé que peu de dégâts dans le vignoble. Même le Médoc, qui a connu un vrai déluge de grêle, sort indemne. « Nous avons eu peur mais il n’y a finalement eu du grabuge que dans le secteur céréalier, rapporte Hélène Larrieu, directrice du syndicat du Médoc, Haut Médoc et Listrac Médoc. La grêle s’est vite mélangée à la pluie et n’a tranché que quelques feuilles ».
La Gironde arrive deuxième sur le podium des départements ayant connus le plus d’éclairs le 9 mai. Avec 2516 éclairs, le Maine-et-Loire décroche l'or. Mais là aussi, plus de peur que de mal. « Sur certains pieds les bras sont cassés, et il y a eu quelques éboulements de terrains mais cela aurait pu être bien pire » témoigne Florent Doublier, gérant du laboratoire Litov-œnologie, à Saumur.
Lundi matin, la Fédération des Vins de Nantes n’avait pas non plus eu de remontées de gros dégâts. Dans le Sud, Jacques Rousseau, responsable des services viticoles de l’ICV, dressait le même tableau.
L’évènement n’en demeure pas moins exceptionnel. Des records de pluie vieux de 100 ans ont été battus. Entre samedi et lundi, les précipitations ont atteint les 150 mm à plusieurs endroits en Gironde, causant de nombreuses inondations. Lundi matin, le Service départemental d'incendie et de secours avait dû intervenir 321 fois. Au même moment, certaines communes de l’Aude et de l’Hérault avaient reçu l’équivalent d’1 à 2 mois de précipitations.
Combinés à la douceur de ces dernières semaines, ces incroyables cumuls de pluie offrent des conditions optimales aux champignons. « Nous sommes en phase de risque maximum, prévient Jacques Rousseau, à l’ICV, et nous allons assister à de nombreux repiquages dans les jours qui viennent. » Certaines parcelles étaient déjà difficiles d’accès dans les Pyrénées Orientales et l’Hérault il y a 15 jours, « aujourd’hui c’est devenu le cas général. Ceux qui n’avaient pas pu protéger leurs vignes doivent être très inquiets » poursuit-il.
Jacques Rousseau préconise un resserrement des cadences de traitement. « Mieux vaut se prémunir tous les 10 ou 12 jours avec un produit systémique, plutôt que d’attendre 14 jours en risquant de se faire recoincer par pluie. »