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Pierre Saysset (Vignerons indépendants) : « Nous devons inventer un monde nouveau »
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Souveraineté et distribution alimentaires
Pierre Saysset (Vignerons indépendants) : « Nous devons inventer un monde nouveau »

Pénurie de bras, invention de nouvelles formes de distribution, consommation locale...La crise actuelle a pour conséquences de mettre en lumière les dysfonctionnements actuels de notre modèle économique, mais aussi à l'opportunité d'en changer. Point de vue de Pierre Saysset, directeur des VIF Vallée du Rhône.
Par Juliette Cassagnes Le 13 mai 2020
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Pierre Saysset (Vignerons indépendants) : « Nous devons inventer un monde nouveau »
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 La crise sans précédent que nous traversons vient de nous mettre en face de certaines réalités que nous n’osions pas regarder en face », introduit Pierre Saysset, directeur de la Fédération des vignerons indépendants de la Vallée du Rhône, dans un courrier adressé à la presse le 24 avril dernier.

Le responsable dénonce dans un premier temps les conséquences néfastes de la mondialisation de l'économie, et notamment la délocalisation en Asie de toutes les productions, du textile aux médicaments en passant les téléphones. Pendant ce temps, « nos sociétés occidentales, continuent de se complaire dans une supériorité intellectuelle qui ferait de nous des êtres supérieurs, concepteurs, des initiateurs, des inventeurs… », écrit-il.

Ce phénomène a conduit à la disparition de la main d'oeuvre en France, notamment en agriculture, pour pouvoir produire. « Mais sans production, pas de commerce, sans commerce, pas de création de valeur », rappelle t-il, évoquant au passage le fait que notre pays soit obligé de recourir chaque année à l'embauche de 800000 travailleurs saisonniers européens et nord-africains, « essentiels à notre souveraineté alimentaire, alors que nous avons près de 3 millions de chômeurs ».

Le responsable pointe ensuite du doigt la grande distribution responsable en partie de cette situation : le rapport de force déséquilibré entre les entreprises fournisseuses et les enseignes dont les politiques d'achats se situent désormais au niveau européen, entre les mains de "5 ou 6 acheteurs de produits alimentaires". Cela implique des prix de marché imposés, inférieurs aux coûts de production. « Combien d’entre nous saurons se souvenir de la crise des prix du porc à la production, du lait, du blé ou de bien d’autres denrées alimentaires qui ont poussé de nombreux agriculteurs au suicide ? Ces mêmes bourreaux qui à grand renfort de publicités dans la PQR, chaque jour, se ventent de soutenir l’agriculture et la pêche française », dénonce le directeur.

La logistique de la GD est aussi remise en question, qualifiée « d'aberrante »; et de citer en exemple les allers-retours des salades entre leurs lieux de production, leur livraison à Rungis, leur passage sur une plateforme d'éclatement, pour enfin être vendues à 25 km de leur lieu de départ... « Alors, réflexion faite, si nous changions notre modèle économique ? , enchaine t-il donc. Nous venons de franchir un cap qui devrait être un point de bascule dans un nouveau modèle », conclut  celui-ci, s'appuyant sur les nouvelles formes de distribution inventées depuis à la mise en place du confinement.

Une régionalisation des assortiments des GMS

Parmi ses propositions, Pierre Saysset souhaite un « rééquilibrage de forces en présence »: il suggère que ces GMS « ne puissent plus consolider leurs achats au niveau national, voire européen, mais que seul soit pris en compte le dernier lieu de transit, avant la livraison au point de mise à la consommation ». Et ainsi, au lieu de 5 acheteurs européens, de passer à « 200, voire 600 décideurs d’accès au marché ».

Cela permettrait d'accroître les capacités d’accès au marché des productions, mais aussi d'adapter les quantités nécessaires en fonction de la consommation locale, et non plus à un marché de masse ; un fonctionnement qui permettrait à des structures de taille plus modeste d'accéder à ce mode de distribution.

Cela aurait aussi pour autre conséquence de mettre en concurrence des produits issus de grands groupes coopératifs avec ceux issus de fermes faisant de la vente directe, favorisant ainsi « une revalorisation du produit agricole brut ». A la clé, un meilleur revenu pour les agriculteurs, qui à leur tour pourraient mieux rémunérer leurs salariés, évitant ainsi le besoin de recourir à de la main d'oeuvre étrangère. Enfin, cette organisation serait bénéfique pour l'environnement, dans la mesure où l'empreinte carbone serait nettement diminuée grâce à des approvisionnements plus locaux voire régionaux.

Pour consulter la tribune dans son intégralité, c'est par ici.

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Tous les commentaires (1)
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rol Le 16 mai 2020 à 11:06:51
Il y a des moments ou le silence et l'absence de mots sont très largement plus opportunistes q'une diatribe diarrhéique meme si le fond de certains problemes sont réels.....
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