es pépiniéristes demandent le report d’un an de l’application de la nouvelle réglementation sur la santé des végétaux . La FFPV (Fédération française de la pépinière viticole) l’a fait savoir dans un courrier qu’elle a envoyé au ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, le 23 mars. La filière s’engage à prospecter les vignes-mères vis-à-vis de la flavescence dorée dans les mêmes conditions que les années précédentes. « Les syndicats régionaux bâtiront dès la fin de la période de crise les conventions avec la FREDON et les services territoriaux de FAM. Ainsi, en septembre, si les conditions sanitaires le permettent, nous serons prêts pour prospecter nos vignes mères contre la FD. Inutile de perdre du temps à trouver une autre organisation pour 2020. Agissons avec pragmatisme. Nous savons, Monsieur le Ministre, que vous saurez reconnaitre notre engagement sanitaire » écrit David Amblevert, le président de la FFPV.
En effet, la crise du Covid 19 touche les pépiniéristes de plein fouet. Leur priorité aujourd’hui est de préserver leur santé et celles des travailleurs. Ils ont donc mis en place toutes les mesures barrières nécessaires. « Nous avons espacé nos tables de greffage pour qu’il y ait au moins 1,40 m entre chacune d’entre elles, le lavage des mains est obligatoire à l’entrée de l’atelier et tous les jours nous désinfectons les poignées des portes, des frigos et des fendwick », détaille Pierre-Denis Tourette, des pépinières éponymes à Vogüé en Ardèche (production de 5 millions de porte-greffes et d’1 million de plants).
Mais la filière est très inquiète pour sa survie. Bon nombre d’ateliers comptent des effectifs en moins. « Soit parce que les personnes doivent garder leurs enfants, soit parce qu’elles sont malades. Les greffons et les porte-greffes sont débités. Mais tous les greffages ne pourront pas être réalisés », indique David Amblevert, le président de la FFPV. Les pépiniéristes font également face à des décommandes, les viticulteurs reportant les complantations, voire même certaines plantations faute de main-d’œuvre. Tout ceci fragilise les pépiniéristes. Et la filière craint « de nombreuses faillites ». « Nous comptons sur votre autorité pour prendre toutes les mesures de suppression de charges (fiscales et sociales) qui pèsent sur nos trésoreries (…). L’instant est grave », a insisté David Amblevert, dans le courrier envoyé à Didier Guillaume.