Compte tenu de la situation actuelle et des mesures exceptionnelles prises par le groupe avec le soutien de l'Etat, il n'est pas concevable de maintenir le versement d'un dividende » annonce un communiqué du groupe Vranken-Pommery Monopole (champagnes Vranken, Pommery & Greno, Heidsieck & Co Monopole, Charles Lafitte et Bissinger & Co, mais aussi les Portos Rozes et Sao Pédro, ainsi que les rosés du domaine royal de Jarras et du château La Gordonne). A l’issue de la réunion de son conseil d’administration ce 30 mars, le groupe champenois « proposera donc de ne pas distribuer de dividende » lors de son assemblée générale du 4 juin prochain.
Comme d’autres entreprises*, Vranken-Pommery suit les demandes gouvernementales de non-versement des dividendes pour les entreprises bénéficiant de son plan d’aide économique contre l’épidémie de coronavirus (prêts bancaires garantis par l’Etat, report de paiement des charges sociales et fiscales, recours au chômage partiel…). Le groupe indique avoir « pris toutes les mesures nécessaires pour assurer en priorité la sécurité de son personnel » dans le cadre du maintien de son activité. Vranken s’est ainsi « inscrit dans les dispositifs d’accompagnement annoncé par le Gouvernement [avec notamment] la mise en place du chômage partiel sur l'ensemble du groupe, la demande de report des échéances de prêts bancaires, la demande de report des cotisations sociales et la demande de report des impôts et taxes ».


Faisant le bilan de son exercice 2019, Vranken-Pommery annonce un chiffre d’affaires de 274,6 millions d’euros, soit -9 % par rapport à l’an passé. L’activité du groupe est « pénalisée par l’application de la Loi Egalim au 1er janvier 2019 qui a réduit les achats d’opportunité de Champagne et de Porto », mais « le dynamisme à l’international a permis de contenir le repli et l’export représente désormais 57% des ventes » note un communiqué. A noté qu’avant l’épidémie de coronavirus, « Vranken-Pommery Monopole a débuté l’exercice 2020 avec une progression de plus de 20 % des volumes de ventes Champagne sur les deux premiers mois de l’année, grâce à sa grande capacité d’adaptation au nouveau modèle économique induit par la Loi Egalim dans la grande distribution française ».
* : L’Association Française des Entreprises Privées (AFEP, réunissant 110 groupes français) demande aux sociétés concernées « d’appliquer la décision du gouvernement d’interdire de verser des dividendes en 2020 pour celles qui utilisent le report de paiement des charges sociales ou fiscales ainsi que celles qui ont obtenu des prêts bancaires garantis par l’Etat ». L’AFEP demande également « à ses adhérents qui utilisent le chômage partiel de présenter à leur prochaine assemblée générale une nouvelle résolution afin de réduire les dividendes à payer en 2020 de 20% par rapport à l’année dernière » et « de demander aux dirigeants mandataires sociaux qui sont restés à leur poste ou qui sont en télétravail de réduire d’un quart (-25%) leur rémunération globale qui leur sera versée en 2020 pour la durée où des salariés de leur entreprise seront en chômage partiel. Ces rémunérations non payées seront versées à des actions de solidarité nationale en relation avec le Covid 19. » Un comité de suivi doit veiller à l’application de ces mesures.