e mois de février 2020, la famille Hériard-Dubreuil (holding Andromède) a tenté de prendre le contrôle total du groupe Oeneo (bouchons Diam, tonnellerie Seguin Moreau…), dont elle est l’actionnaire majoritaire (62,7 % des parts sociales auparavant), en déclenchant sa sortie de bourse (Euronext Paris 1). Las, malgré un cours primé de 13,50 euro (soit « + 12 % sur le cours du jour avant l’annonce et +29 % sur moyenne six derniers mois » annonçait le communiqué du 7 décembre 2019), l’Offre Publique d’Achat Simplifiée n’atteint pas le seuil permettant le retrait des cotations boursières. Son OPA ne lui permettant que d’acquérir 8,4 % d’actions supplémentaires, la famille Hériard-Dubreuil concentre 71,59 % du capital social d’Oeneo. Ce qui laisse donc 18,41 % aux petits actionnaires, une proportion bien au-dessus du seuil de 10 % qui aurait permis d’initier un retrait obligatoire des actions auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).
Si l’actionnaire de référence franchit « les seuils de 2/3 du capital et des droits de vote », il échoue dans sa stratégie de prise de contrôle totale. Malgré la bonification du cours fin 2019, des analystes ont estimé que la valorisation n’était pas suffisante par rapport au potentiel de développement du groupe dans la filière des vins et spiritueux, qu’il s’agisse du bouchage (gammes Diam et Pietec), de l’élevage (Seguin Moreau, Boisé, Millet, Fine Northern Oak et Galileo) et de la R&D (avec Vivelys).


Ainsi, les fonds d’investissement anglais Polygon Global Partners LLP ont lancé pendant l’OPA une contre-proposition d’achat des actions à 13,52 €. Estimant le 24 février dernier dans un courrier à l’AMF que « l'offre actuelle sous-évalue Oeneo », les traders anglais ont affirmé leur volonté « de continuer à détenir ou d’accroître la position des comptes » en attendant « un prix qui reflète leur valeur réelle ». Mais patatras, depuis les bourses mondiales dévissent à cause de l’épidémie de coronavirus.
Ayant bondi après l’annonce de l’OPA en décembre 2019 à plus de 13,50 €, les actions d’Oeneo ont chuté dès sa clôture, fin février, pour se stabiliser aux alentours de 10,30 €. Le 4 mars, Polygon Global Partners LLP amende sa position et se déclare « disposé à vendre sa participation dans Oeneo à la famille Hériard Dubreuil à un prix égal ou supérieur à 13,50 euros par action, ce qui, selon nous, reflète désormais sa valeur réelle (compte tenu de la récente chute des cours mondiaux des actions ».
Ces données sont issues de l’AMF, le groupe Oeneo ayant fait savoir qu’il ne souhaite pas commenter cette opération. Il ne s’agit pas du premier revers boursier de la famille Hériard Dubreuil concernant ce groupe. Introduit en bourse en 1995, le groupe Oeneo avait déjà failli en sortir au printemps 2013, avec une tentative infructueuse de la holding Andromède (passée de 37,92 à 62,7 %, avec un cours de 3,20 €/action).