iral, ce coup marketing affole l’univers brassicole. Les bières Corona préparent secrètement une nouvelle gamme aromatisée au vin : la Coronavinus. Composée de Corona Extra et de vin rouge, cette recette développée par la brasserie mexicaine Cervecería Modelo (AB Inbev) compte faire de l’épidémie de coronavirus une opportunité commerciale sans précédent. « Si nous ne le faisons pas, on se doute qu’il y aura rapidement une IPAndemic ou une Kro’vid-19 ! » confie Inocentes de Abril, worldwide push marketing and brand ambassador trainee des bières Corona.
Alors que la marque Corona a vu ses ventes diminuer par une association malheureuse avec le nom du coronavirus, le communicant mexicain souhaite prendre sa revanche avec cette revendication assumée de Corona Vinus. « Depuis le début de l’épidémie, tout le monde se moque de notre marque. Le summum du douteux ayant été atteint avec une offre promotionnelle belge : "deux Coronas achetées, une Mort Subite offerte". Nous contre-attaquons et démontrons que Corona ne manque pas de cojones ! » enrage Inocentes de Abril.
La recette de la Coronavinus étant maintenue secrète avant son lancement, le mundo brassicolo se perd en conjectures sur le goût de ce nouveau-né des bières industrielles aromatisées. « Les premiers visuels laissent voir un assemblage de bière blonde et de vin rouge. On peut être plus précis en zoomant : belle robe vermeille, un peu violette, bel éclat, un peu de pourriture noble en suspension. Ça pourrait être un Bordeaux… » indique le professeur Fabrizio Bucella (Inter Wine and Dine), zythologue et ichtyologue émérite, qui souligne que « mettre du Bordeaux dans sa bière aurait sans doute plu au défunt président Jacques Chirac. Mais le gastronome Jean-Anthelme Brillat Savarin, qui place le vin au-dessus de toutes les boissons, en aurait fait toute une histoire et même un fromage. »


Travaillant une campagne aux slogans chocs (« toux pour ma chérie » et « au bar masqué » sont envisagés pour le marché français), Corona ne souhaite pas commenter ses dates et prix de lancement. « Nous nous sommes aperçu qu’un site espagnol a déjà pensé à notre petite boutade en lançant un vin Coronavinus. Ils ne vont pas jusqu’au bout du mauvais goût, nos avocats murissent une riposte » conclut le fictif Inocentes de Abril, vous souhaitant un bon poisson d’avril.