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L'épreuve d’endurance contre le gel du printemps est lancée
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Vignes du Muscadet
L'épreuve d’endurance contre le gel du printemps est lancée

Se déployant dans le vignoble nantais, les systèmes antigels sont déjà soumis à rude épreuve avec les premières gelées printanières. Ayant fait peu de dégâts, ces coups de froid précoces annoncent déjà de prochaines semaines éprouvantes pour les nerfs et le repos des vignerons.
Par Alexandre Abellan Le 30 mars 2020
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L'épreuve d’endurance contre le gel du printemps est lancée
A

près un hiver des plus printaniers, un printemps des plus hivernaux tombe sur le vignoble nantais. Alors que les vignes débourrent, avec deux semaines d’avance, et que de premières feuilles s'étalent, les températures matinales frôlent -1 à -2°C ces 25, 26 et 27 mars. Ayant gelé à répétition ces derniers millésimes, les vignerons du Muscadet avaient vu le coup de froid venir et se sont équipés en conséquence. « Il y a plus de bougies allumées que l’année dernière. On voit des achats de tours antigels mobiles et fixes et des expérimentations de films plastiques sur des bourgeons » constate François Robin, le délégué à la communication de la Fédération des Vins de Nantes. Qui estime cependant que moins de 5 % du vignoble nantais est protégé contre le gel et que moins de 30 % du vignoble est assuré contre les aléas climatiques.

« J’utilise pour la première fois des bougies sur un hectare, en plus d’une éolienne mobile achetée en 2018 (qui couvre un hectare). Je suis de plus en plus équipé car chaque fois que ça gèle, on est touchés (2016, 2017 et 2019) » témoigne le vigneron Fred Lallier (domaine Michel Brégeon, 10 hectares de vignes à Gorges). Enregistrant jusqu’à -1,7°C en température humide lors des gelées de fin de nuit, son domaine recense quelques dégâts sur des parcelles non-protégées. Ayant acheté 700 bougies, Fred Lallier en allume 350 par nuit : « elles assurent une durée de huit heures. On a un jeu d’avance, mais ça ne suffira pas… » tranche-t-il, se préparant à de longues semaines de mobilisation inquiète d’ici la fin du risque gélif, mi-mai.

Course de fond

Anticipant également un printemps gélif, Vincent Dugué a également déployé pour la première fois des bougies sur un hectare de jeunes vignes de muscadet et de chardonnay (vignoble des frères Couillaud, 90 ha à la Regrippière). « La température est descendue à -1°C à 7 heures ce matin [vendredi 27 mars], au stade de la pointe verte ça passe. Je n'ai pas allumé les bougies et les garde en réserve pour les prochaines gelées, qui seront plus conséquentes et dangereuses » explique le vigneron. Possédant le seul système d'aspersion du vignoble nantais (installé depuis les années 1990), Vincent  Dugué l'a activé ces dernières nuits avec efficacité sur une parcelle très gélive de 13 ha de chardonnay (en IGP Val de Loire, l'appellation ne l'autorisant pas). « L'aspersion est très efficace, une personne suffit à l'actionner. Mais il faut une réserve d'eau et une pompe, toutes les parcelles ne s'y prêtent pas » note le vigneron, qui n'est pas assuré mais mise sur ses stocks de vins en élevage pour lisser les coups durs.

Pas de dégâts significatifs

Pour les prochaines semaines, « nous sommes dans une phase à haut risque » résume François Robin, qui rapporte qu’il y aurait eu peu de casse après ces premières gelées. « Il est difficile d’avoir une vision d’ensemble sur 10 000 hectares en cette période d’épidémie [et de confinement contre le coronavirus], mais globalement on est passés à côté, il n’y a pas eu de dégâts significatifs. La faible humidité a permis d’éviter une gelée blanche » souligne le communicant, qui touche du bois pour qu’il en soit de même pour la deuxième vague de gel prévue cette dernière semaine de mars.

Sur le qui-vive, le vignoble du Muscadet se prépare à de nouvelles gelées ce printemps, ce millésime mais également les suivants alors que le débourrement est toujours plus précoce. La lutte contre le gel du printemps va faire long feu dans le pays nantais. Dans cette course de fond, « j’espère que l'on tiendra » soupire Fred Lallier.

 

Aperçu ce 26 mars au matin de l'aspersion de parcelles d'IGP Val de Loire, suite à une température de -1,5°C.

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