ans le cadre du plan de dépérissement, les chambres d’agricultures portent depuis 2017 le projet Mobilisation et Innovation vigneronne. L’objectif : mettre les viticulteurs au cœur de la lutte. Au sein de différents réseaux, ils échangent sur leurs pratiques et testent des solutions pour réduire l’impact des maladies du bois et des autres maladies de dépérissement. A l’occasion du Sitevi, le 26 novembre Marie-Véronique Blanc, de la chambre d’agriculture de la Drôme a donné quelques résultats obtenus au sein de ces réseaux lors d’une conférence. 29 réseaux ont été mis en place dans trois bassins viticoles : Val de Loire, Charentes et Rhône-Provence. Voici ce que l’on peut retenir.
Dans le Val de Loire, Boris Desbourdes, un viticulteur teste une technique plutôt originale pour favoriser la reprise des complants : les puits de lumière. En effet, sur son exploitation, les complants mettent du temps avant de rentrer en production. Il s’est donc demandé si ce n’était pas dû à une concurrence pour la lumière opérée par les ceps déjà établis, qui font de l’ombre aux jeunes plants. Autour des complants, il éloigne donc la végétation des ceps plus âgés pour faire un puit de lumière. Grâce à cette technique, il a obtenu un meilleur taux de reprise et une meilleure hauteur de végétation.
Dans la Drôme à Vinsobres, la chambre a mis en place avec les viticulteurs un essai de recépage et de curetage des pieds atteints par l’esca, sur une parcelle de mourvèdre plantée en 1987 et taillée en double cordon de Royat. « Dans cette parcelle, 45 % des pieds ont déjà été remplacés, 38 % des pieds n’expriment pas de symptômes, 10 % sont malades, 5 % sont morts. L’idée est de faire en sorte que les 10 % de pieds malades redeviennent sains », a détaillée Marie-Véronique Blanc. Les pieds malades ont d’abord été recépés puis curetés. Là encore les résultats sont positifs. « Sur 19 pieds recépés puis curetés, 16 ont bien repris, 1 est mort, 2 ont réexprimé des symptômes. C’est lié au fait que l’on n’avait pas retiré tout l’amadou. La technique marche mais il faut bien retirer tout l’amadou et ne pas hésiter à aller dans le bourrelet de greffe s’il y a de l’amadou dans cette zone », a insisté la technicienne.
Fort de ces résultats, les réseaux se déploient dans d’autres régions. A suivre.