e projet de «Mois sans alcool», dont des associations et des addictologues dénoncent l'abandon sous la pression du lobby du vin, n'avait «pas été validé par le ministère de la Santé», a affirmé jeudi la ministre Agnès Buzyn.
«La campagne est en train d'être travaillée. Cette mesure n'a pas encore été validée par le ministère de la Santé, elle ne m'avait pas été proposée», a affirmé Mme Buzyn sur Franceinfo (pour écouter les propos de la ministre c'est par ici, début à 18'44).
L'agence sanitaire Santé publique France n'a jamais annoncé officiellement le lancement de cette opération de sensibilisation aux risques de l'alcool. Mais une source interne a indiqué mercredi à l'AFP que le projet avait effectivement été préparé et aurait dû être officiellement dévoilé très prochainement, pour un lancement en janvier.
«Il y a eu des arbitrages sur un coin de table qui interrogent, alors que des budgets étaient fléchés et des gens au travail», a déclaré mercredi à l'AFP Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération addiction, qui s'est élevée contre une «dérobade de l'Etat».
«Nous avons un comité interministériel dédié à la prévention en santé en février et c'est à ce moment-là que les programmes de prévention sont validés par le gouvernement», a poursuivi Mme Buzyn, confirmant donc implicitement que le Mois sans alcool n'aurait pas lieu en janvier.
«Les équipes de Santé publique France ont travaillé sur des campagnes qui ne sont pas encore abouties et sur lesquelles je dois prendre position mais ça n'est pas forcément ce format-là qui sera retenu», a-t-elle poursuivi.
Ce format est calqué sur un défi lancé en 2013 en Angleterre par l'association Alcohol Change. De plus en plus populaire outre-Manche, le «Dry January» (janvier sobre) consiste à cesser, ou au moins diminuer, sa consommation d'alcool pendant le premier mois de l'année.