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Ces AOC européennes qui autorisent les hybrides

Officiellement, la Commission réfléchit à réformer le cahier des charges des AOC pour autoriser les cépages hybrides. Dans les faits, ils sont déjà permis dans certains pays et ces AOP sont reconnues par l’UE.
Par Thierry Joly Le 17 septembre 2019
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E

n Europe, l’interdiction des cépages hybrides dans les AOC ressemble à une partie de pocker menteur. Cette règle a en effet déjà été transgressée à plusieurs reprises avec l’aval de la Commission qui en avril 2018 a reconnue l’AOP danoise Dons portant sur des vins effervescents uniquement issus de cépages hybrides. Rebelote quelques mois plus tard avec les AOP néerlandaises Oolde et Vijlen protégeant des vins élaborés en totalité ou en partie avec des hybrides. Sans que cela suscite beaucoup d’opposition hormis de la part des Italiens qui, par la voix de la Federdoc et de l’Alleanza delle cooperative italiane-agroalimentare, se sont élevés contre l’attribution de l’AOP Dons.

En Belgique

Un recours rejeté par la Commission qui a entre autres motivé sa décision par le fait qu’il existait déjà dans l’UE des AOP autorisant l’emploi d’hybrides. En Belgique, la région flamande a en effet accordée de 1997 à 2004 plusieurs AOC à des vins pouvant être produits avec des cépages vitis vinifera et des hybrides : Hagelandse Wijn, Haspengouwse Wijn, Heuvelland. Même chose en Wallonie avec l’AOC Côtes de Sambre et Meuse en 2004. Lesquelles sont devenues sans aucun problème des AOP lors du processus de standardisation des appellations par l’UE dans le cadre du règlement EU 479/2008 d’avril 2008 portant sur organisation commune du marché vitivinicole.

Souplesse germanique

Quant aux AOP allemandes recouvrant les vins de qualité Qba et QmP, elles peuvent aujourd’hui toutes êtres produites avec des cépages à nos yeux hybrides mais qui ne sont plus considérés comme tels Outre-Rhin. L’Office Fédéral allemand des variétés végétales déterminant les cépages autorisés, le Bundessortenamt, classifie en effet un grand nombre d’entre eux comme vitis vinifera. Avec comme justification que ces cépages ont un pourcentage très élevé de gènes de vitis vinifera. Près de 97% par exemple pour le johanniter. C’est pourtant contraire au règlement EU 479/2008 qui base l’appartenance au genre vitis vinifera sur l’ascendance, comme le fait la France (1). Suivant l’exemple allemand, l’Autriche autorise désormais elle aussi l’usage de plusieurs cépages hybrides pour l’élaboration de ses vins de qualité. Des variétés qui dans les deux pays sont très populaires auprès des vignerons bios.

Une situation largement ignorée par les vignerons d’Europe de l’Ouest mais pas des organisations représentatives. « La reconnaissance de ces AOP autorisant les hybrides montre que l’évolution sur ce sujet est déjà actée », affirme Bernard Farges, président de l’EFOW (European Federation of Origin Wines), organisme qui n’a pas une position définitive sur la question mais semble plutôt enclin à aller dans ce sens. « Car les AOP ne peuvent pas être étanches à ce qui se passe dans d’autres segments de vins dont les surfaces en hybrides vont augmenter ». Mais, pour lui, cette réforme doit être discutée, en particulier pour ce qui est des pourcentages d’hybrides autorisés. « Il n’est pas sûr que les AOP uniquement composées d’hybrides soient dans l’avenir autorisées », estime-t-il. Difficile d’y croire, lorsqu’on sait que la Commission s’est justement appuyée sur le principe de précédent pour autoriser l’AOP Dons. De plus, l’Allemagne ainsi que les pays d’Europe Centrale et de l’Est vont pousser en ce sens. « Mais les AOC auront la liberté de suivre ou non cette évolution. Il faudra un accord entre tous les acteurs », précise Bernard Farges.

 

En France, seule l’Armagnac autorise une variété hybride : le baco blanc.

 

Rappel des débats européens

Eté 2018 : la DG Agri propose d’autoriser les cépages hybrides dans les cahiers des charges des AOC.

Février 2019 : la Commission Agri du Parlement européen ne retient les hybrides dans le cahier des charges des AOP.

Avril 2019 :  lors du congrès de la CNAOC, Raimondo Serra, chef de l’unité Vins, spiritueux et produits horticoles du département agriculture et développement rural (DG AGRI) de la Commission européenne a laissé entendre que Bruxelles réfléchissait à mettre fin à l’obligation d’utiliser des variétés Vitis Vinifera dans les AOP.

Avril 2019 : le Conseil de l'Europe s'oppose à l'introduction des cépages hybrides dans les AOP (la France vote en ce sens).

 

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