n Provence, les vendanges ont démarré depuis le 23 août pour les zones les plus précoces, situées sur le littoral du Var ou des Bouches du Rhône. Le gros des troupes devrait avoir fait de même à partir d'aujourd'hui, le 10 septembre.


Favorisées par un retour à des températures plus fraîches fin août et des pluies tombées la semaine dernière, les maturités progressent désormais rapidement, et ont tendance à se "niveler" : « Les vignerons sont dans l'expectative pour cette dernière ligne droite, indique Pierre Guerin, oenologue-conseil au Cabinet d'agronomie provençale. Mon avis est qu'elles vont arriver de façon très groupées, tout sera mûr en même temps ».
Dans la région, l'année est en effet marquée jusqu'à présent par une grande hétérogénéité des maturations. Qui est liée aux températures chaudes tout l'été et à la sécheresse dans les vignes n'ayant pas été irriguées ou reçu de précipitations. Fin août, les relevés de la Chambre d'Agriculture des Bouches-du-Rhône indiquaient à ce sujet des « degrés et des niveaux d'acidité assez élevés, un déséquilibre des maturités pour l’instant pas généralisable, mais certainement l’une des conséquences du manque d’eau. »
« Le printemps froid pendant la phase de multiplication cellulaire des baies, couplé à la sécheresse prononcée ont conduit à la formation de petites baies » résume Pierre Guerin. Les poids des baies sont donc généralement faibles et les premiers pressurages laissent à penser que les rendements en jus le seront aussi. Pour les vignes qui ont eu accès à l'eau, les rendements devraient être normaux. « Il est donc difficile de savoir si globalement les volumes seront en hausse ou en baisse. C'est la grande interrogation » indique l'oenologue.
L'état sanitaire est sinon qualifié de « très sain », surtout si on le compare à 2018 qui avait connu de grosses pertes liées au mildiou. Les raisins sont tout de même fragiles, la vigne ayant beaucoup souffert. « Malgré le manque d'eau, elle a très bien résisté et fonctionne toujours, avec un feuillage qui reste plutôt vert dans l'ensemble , constate aussi Stéphane Reinig, responsable du suivi vignoble d'Estandon Vignerons.
La crainte actuelle porte sur d'éventuels orages, qui pourraient venir abîmer les baies restées jusqu'à présent intègres et précipiter les chantiers de récolte. De nouvelles précipitations seraient néanmoins la bienvenue pour accroître les rendements et accélérer les maturations. Les conditions météo à venir seront déterminantes.