aptisée « ghost wine », l’opération dans le vignoble des Pouilles du procureur général du tribunal de Lecce est d’ampleur. Ayant mobilisé ce 11 juillet 200 carabiniers pour la protection de la santé de Naples et 90 enquêteurs de l’Inspection Centrale de la Prévention de la Fraude (ICQRF), son coup de filet a conduit à l’interpellation de 11 personnes et à la saisie sur 6 sociétés vinicoles de 300 000 hectolitres de vins, pour une valeur de 70 millions d'euros.
« Parmi les onze personnes arrêtées, il y a un fonctionnaire de la répression des Fraudes, Antonio Domenico Barletta, accusé d'avoir informé les sociétés visées des activités d'inspection les concernant » rapporte le Corriere della Sera. La presse italienne précise que les contrevenants ont utilisé de véritables kit de production de vins, chaptalisant et aromatisant des moûts, les transformant selon les besoins en vins biologiques ou d’appellations italiennes.


Malgré le risque de compromettre l'image des vins italiens, l’opération judiciaire a été saluée par l’ensemble de la filière viticole transalpine. « Une tolérance zéro est nécessaire pour les fraudes qui compromettent le développement d'une filière qui s’est concentrée sur l'amélioration qualitative » souligne un communiqué de la Confédération Italienne des Cultivateurs Directs (Coldiretti).
« Si, dans une hypothèse malheureuse, la responsabilité de collègues était établie, nous prendrions toutes les mesures nécessaires pour préserver image de la filière, toujours engagée dans l’amélioration qualitative du vin italien, dans le respect des règles de production » prévient Riccardo Cotarella, le président de l'association italienne des œnologues (Assoenologi), qui soutient « les autorités de contrôle, organisme de l'État que nous applaudissons et que nous remercions ».