près les coups de froid successifs d’avril, dont le plus violent du 4 avril, les vignerons du Val de Loire ont dû subir un dernier épisode de gel pendant le week-end du 4 au 6 mai. Des parcelles ont à nouveau été frappées, et quelques jeunes pousses, ici ou là, ont pris une couleur brunâtre. “S’il n’y avait eu que cela dans l’année, on parlerait à peine de gel, mais ça s’ajoute aux premiers coups ”, confiait un vigneron angevin après un tour de ses vignes.
C’est donc surtout cette désormais fameuse nuit de début avril qui restera dans les mémoires, cumulant un froid intense très tôt dans la nuit, une très forte humidité provoquée par la pluie, voire de la grêle par endroits la veille au soir, et un soleil vif dès l’aube. Difficile d’établir d’ores et déjà un bilan précis des dégâts, mais ils sont sérieux. “Ici, c’est pire que 2017”, assure Laurent Ménestreau le président de la Fédération viticole de l’Anjou. Cette dernière a mené l’enquête auprès de ses adhérents. Sur 8 000 ha (soit 40 % du vignoble), correspondant aux 250 réponses reçues, plus de la moitié ont été impactées à des degrés divers. Les pertes sont estimées, a minima, entre 15 et 20 % d’une année normale.
Chez les voisins du muscadet, les pertes seront réelles aussi. Bon nombre de vignerons ont été sérieusement touchés. La Fédération des vins de Nantes annonce un bilan pour le début juin. Son enquête est en cours.
Plus à l’est, les producteurs de Touraine ont été surtout impactés sur le département de l’Indre-et-Loire. Les rouges, notamment, bourgueil, saint-nicolas de bourgueil, chinon ont souffert. Bourgueil a même eu droit à un orage de grêle. Dans les blancs, montlouis et vouvray ont aussi été touchés. A l’inverse, les vignobles du Loir-et-Cher, en AOC touraine, cheverny seraient globalement épargnés. “Il n y a eu que quelques dégâts localisés”, indique Thierry Michaud, président de l’AOC touraine. Enfin, encore plus chanceux, les vignerons du Centre-Loire (Sancerre et les appellations voisines) auraient échappé au gel cette année.
Selon le Comité Champagne, le bilan définitif (sauf si de nouvelles gelées devaient survenir) est de près de 5 000 hectares touchés par les divers épisodes de gelées de printemps dont 1 000 détruits à 100% soit 3% de la surface totale du vignoble champenois. Les plus touchés sont la Côte des Blancs, la région d’Epernay, la Vallée de l’Ardre, le secteur ouest de Château-Thierry et la Côte des Bar.