l est encore sous le choc : jeudi 14 mars, 7H30 du matin, six gendarmes armés, flanqués du représentant de la DRAAF Nouvelle Aquitaine, débarquent au domaine Rousset Peyraguey, dans le sauternais, que détient Alain Dejean. « Je fais des arts martiaux, j’ai l’habitude de gérer mes émotions, mais là c’était dur. Je ne suis pas un terroriste tout de même " s’écrie ce viticulteur. Le couperet tombe. Ses vignes vont être arrachées.
En deux heures, ce sont 1440 pieds qui sont détruits. Une facture de 1200€ HT dont il va devoir s’acquitter. Cette décision prise par le préfet de la Région Nouvelle Aquitaine, Didier Lallement, fait suite « au refus du propriétaire de la parcelle d’effectuer les travaux nécessaires à la destruction des vignes contaminées par la maladie de la flavescence dorée suite à plusieurs mises en demeure infructueuses » précise le communiqué de la préfecture.
Alain Déjean, lui, ne décolère pas : « la DRAAF nous avait promis de ne rien faire, c’est-à-dire de ne pas arracher tant que l’appel ne serait pas rendu ". De fait, le 4 juillet 2017, la préfecture sommait le viticulteur de procéder à l’arrachage de la totalité des ceps de vignes contaminés. Alain Dejean avait déposé une requête en annulation de cette obligation d ‘arrachage. Mais le tribunal administratif de Bordeaux l’avait débouté en novembre dernier. Rebelote ? le viticulteur a fait appel. Et ne s’avoue pas vaincu : « Je vais d’abord attendre que l’appel soit rendu. Mais c’est sûr, je replanterai". Et de répéter qu’en matière de lutte contre la flavescence dorée, il n’y a pas qu’une seule voie, celle des neurotoxiques : "Des voies alternatives telles que des élixirs de minéraux sont à creuser. La nourriture d’une plante c’est 92% d’air. Cela devrait faire réfléchir » martèle-t-il.