Merci à la filière du vin pour le leadership qu’elle a pris face aux enjeux du changement climatique. C’est peut-être la filière qui y est le plus sensible. Ce qui l’a amené à en faire plus que d’autres filières pour y répondre » salue Al Gore, ce 7 mars à Porto. Vedette américaine clôturant la deuxième édition du Climate Change Leadership, le réalisateur du documentaire une Vérité qui dérange (qui lui a notamment valu le prix Nobel de la Paix 2007) n’a pas été avare en compliments envers les actions de la filière vin, soulignant que ce mouvement avait également un intérêt commercial non négligeable. « Vos nouveaux consommateurs, la génération montante, se préoccupent plus des problèmes climatiques. Et vous l’avez correctement relevé » note l’ancien vice-président américain.
Clou du spectacle, la présentation d’Al Gore conclut deux jours de conférences « de solutions », venant en soutien du protocole de Porto, qui appelle ses signataires à agir davantage à l’avenir pour réduire les effets du changement climatique, tout en partageant leurs essais et enseignements en la matière. « Vous n’êtes pas obligés de réinventer la roue. En partageant les bonnes pratiques et les solutions immédiates, nous sommes tous capables de faire la différence » encourage Al Gore, qui donne son appui à l’initiative portugaise (comme l’ancien président américain Barack Obama l’a fait en 2018, lors du lancement de ce protocole, qui réunit plus de 150 entreprises actuellement).


Si Al Gore donne ses encouragements à la filière du vin, il appelle également les entreprises à agir toujours plus pour répondre au défi climatique. « C’est une situation d’urgence, désolé de le dire, mais c’est ce dont il s’agit : une urgence. Je vais vous montrer pourquoi » lance le conférencier, enchaînant avec expériences les diapositives qui égrènent implacablement l’emballement climatique. À commencer par le fait que les cinq dernières années ont été les plus chaudes enregistrées par l’humanité.
Militant pour le déploiement rapide et systématique des énergies renouvelables, il fait un bilan sans concession du « prix du carbone : l’instabilité politique, les inondations et glissements de terrains, les réfugiés climatiques, l’extinction d’espèces, la fonte des glaciers, les famines, la raréfaction de l’eau, la perte d’écosystèmes, notre mode de vie, les maladies infectieuses, la hausse du niveau de la mer… Et bien, bien plus » note le prix Nobel. Pour obtenir de nouveau les remerciements d’Al Gore, la filière vin sait quelle piste suivre.