’est un peu une résurrection. En 1994, le premier salon des AOC du Languedoc ouvrait ses portes au Mas de Saporta. Ce salon grandit et devint Vinisud, salon qui a désormais choisi de monter à Paris. La nature a horreur du vide et les AOC du Languedoc ont décidé de porter sur les fonts baptismaux, le salon des origines. Au Mas de Saporta, comme il y a 25 ans. Le lieu est hautement symbolique car c’est la Maison des AOC du Languedoc, un lieu financé par les vignerons. « Ce salon est un retour aux sources, cela nous rappelle nos premiers pas dans les années 90 » commente Basile de Saint-Germain, du Domaine Les Aurelles.
Le ticket d’entrée est dérisoire : 150 euros le stand. Du coup, nombreux vignerons n’ont pas hésité à tenter l’expérience. « Nous avons refusé une trentaine de domaines » assure Jean-Philippe Granier, directeur de l’AOC Languedoc qui précise que 157 domaines sont présents ce 27 janvier. Le profil des exposants est très diverse. Pour certains, c’est une première à un salon professionnel. « Le vignoble, cultivé en bio, a été créé, il y a six mois. Nous sommes à la recherche de clients et nombre de nos prospects nous ont indiqué qu'ils viendraient sur ce rendez-vous. Nous sommes donc venus à leur rencontre » explique-t-on au Vignobles Vinoval, installé près de Saint-Guilhem le Désert. D’autres sont là car ils arrivent au terme de leur conversion en bio et prévoient d’exposer à Millésime Bio en 2020. Ce salon permet de tisser de premiers liens avec les acheteurs et faire connaître leurs vins. D’autres sont là pour se donner une journée supplémentaire aux trois jours de Millésime Bio, comme l’explique Vincent Coste du Domaine Costeplane. « Les gens que l’on verra sur ce salon, nous ne les aurions pas forcément vu lors de Millésime Bio ». Enfin, pour d’autres, ce salon vient en complément d’une stratégie salon plus globale, indiquant, notamment, qu’ils seront présents sur Wine Paris. C’est par exemple le cas de Miren de Lorgeril, Château Pennautier, et présidente du CIVL. « Les différents salons permettent de toucher des cibles et des circuits de distribution différents ».
A la fermeture des portes, les organisateurs dénombraient 700 visiteurs, dont des journalistes, des sommeliers, des cavistes et des importateurs (emmenés, notamment, par Ad’Occ). Nombreux sont ceux qui ont visité les différents off organisés ce dimanche : les Outsiders, les Vinifilles, Biotop… Et une navette entre Montpellier, le salon des AOC et les Vinifilles a permis de faire circuler les différents publics. « Indéniablement, il y a eu une bonne synergie entre les différents off » se satisfait Jean-Philippe Granier. La présence de certaines têtes d’affiche, telle qu’Olivier Jullien du Mas Jullien, rarissime sur les salons, a sans doute également contribuer à attirer du monde. « Nous nous réapproprions un salon, plutôt que de donner notre argent à des vendeurs de mètre carré » lance-t-il à la cantonade. Au clap de fin, les yeux brillaient à l’évocation de l’année prochaine et du renouvellement de ce salon. Et Philippe Granier de commenter : « il faut que l’on se mette d’accord mais nous avons fait la preuve qu’il y a une place à prendre. Il faudra faire attention à ne pas faire la même erreur qu’il y a 20 ans et de ne pas donner le salon à une société extérieure ».