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Cépages résistants
N’est pas merlot qui veut !

Le Conseil des vins de FranceAgriMer retoque le cépage résistant merlot khorus car il porte le nom d’un cépage emblématique français. Par ailleurs, il permet d'appeler le grenache garnacha et le pinot gris pinot griggio à l’export.
Par Bertrand Collard Le 04 janvier 2019
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N’est pas merlot qui veut !
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ui aux cépages résistants, à condition qu’ils ne fassent pas leur nid dans celui des autres. C’est le message qu’a fait passer le conseil des vins de FranceAgriMer à l’administration.

Le 19 décembre, il devait se prononcer sur le classement de 7 variétés résistantes obtenues en Italie : cabernet eidos, cabernet volos, fleurtai, merlot kanthus, merlot khorus, sauvignon kretos et sauvignon rytos. Pour six d’entre eux, les discussions n’ont duré.

Oui au Fleurtai

Le conseil a accepté de classer provisoirement le Fleurtai, un cépage blanc. Si le ministre de l’Agriculture suit son avis, les vignerons français pourront bientôt le planter comme c’est déjà le cas pour son frère, le Soreli.

En revanche, le conseil a refusé de classer le cabernet eidos et le sauvignon rytos car des chercheurs ont trouvé que le Bianca, leur géniteur résistant au mildiou, peut être attaqué par des souches de cette maladie. Inutile donc de les autoriser. Ils risqueraient d’être rapidement victimes d’attaques.

Au sujet du cabernet volos, du merlot kanthus et du sauvignon kretos, le conseil ne s’est pas prononcé, faute d’éléments.

Interdiction d'étiquetage

Restait le cas du merlot khorus, une obtention intéressante, mais qui porte le nom d’un grand cépage français. « Les professionnels du conseil considèrent que les variétés résistantes qui portent le nom d’un cépage français usurpent ce nom et qu’ils portent atteinte au patrimoine français. Ils demandent à l’administration d’étudier les moyens d’empêcher cela », explique Didier Josso délégué à la filière chez FranceAgriMer. Dans l’attente d’une réponse, ils ont reporté leur vote.

Une piste a été évoquée : demander au ministère de l’Economie d’interdire l’inscription des noms des cépages litigieux sur les étiquettes. Il semble tout à fait autorisé à le faire contrairement au ministère de l’Agriculture. Mais cela n’empêcherait nullement le merlot khorus et consorts de prospérer en dehors de la France.

Garnacha et pinot griggio

Après les nouvelles obtentions, le conseil s’est penché sur quelques cépages actuels, dans le but d’accroitre leur rayonnement. C’est ainsi qu’il accepté que le grenache puisse s’appeler garnacha, comme en Espagne, et le pinot gris, pinot griggio. Les producteurs de ces variétés trouveront plus facilement des débouchés à l’export.

Enfin plusieurs simplifications ont vu le jour. A l’avenir, on pourra désigner par le seul mot de grenache toutes les couleurs de cette variété : plus la peine d’écrire grenache noir ou grenache gris pour désigner des vins de ces cépages. Grenache suffira. De même pour le grolleau et l’aramon.

Et pour les gamays de Bouze, de Chaudenay et Fréaux, il suffira d’indiquer gamay.

Désormais, il appartient au ministre de l'Agriculture de suivre ou non, ces avis du conseil. 

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Vincent Pugibet Le 09 janvier 2019 à 19:05:36
Faire son nid dans celui des autres ! Voilà qui pose bien le fond du problème… Tous ces cépages en discussion sont des créations de VCR, pépinière italienne qui a investi et misé bien avant d’autres sur les cépages résistants. Ces personnes en charge de lui donner les autorisations sont tout simplement ses concurrents. Il est évident qu’ils ne souhaitent pas lui ouvrir le marché et que tous ces prétextes ne sont là que pour freiner son implantation en France. Penchons-nous sur ces arguments de dénomination et de potentiel génétique ? Il y a peu de temps, le CTPS a proposé et obtenu l’inscription du Muscat Bleu ; cépage résistant issu d’un croisement sur Bianca et porteur du fameux gène soit disant contourné : Rpv3. Personne n’a relevé que le mon Muscat avait été volé au Muscat à petit grain ou Muscat d’Alexandrie pourtant basse de certains vins d’appellation. Plus récemment, ce même conseil de FranceAgriMer, a proposé au classement le Johanniter, le Monarch ou encore le Cabernet Blanc porteur eux aussi du gène Rpv3. Où est la cohérence entre ces décisions et celle d’aujourd’hui ? Soit ces gens fautent par incompétences. Ce que je pense fondamentalement. Soit ces arguments ne servent qu’une forme de protectionnisme au service de l’INRA et de l’IFV. Ce que je pense évidemment aussi. Tous les coups semblent permis pour défendre le Nid. Mais qui mène la bataille et dans l’intérêt de qui… Didier Josso dit que les professionnels estiment que ces cépages usurpent leur nom au patrimoine français. Je m’étonne de cette affirmation. Au contraire, j’ai entendu J Gravegeal, président du plus important syndicat IGP affirmer le contraire. J’entends aussi J Ducourt très proche de B Farges président du CVBG demander le classement du Cabernet Jura. Est-ce les élus professionnels qui demandent cela ou bien une poignée de fonctionnaire ? J’ai une note sur le sujet de V Berthoux, secrétaire générale du CTPS, présenté lors du dernier conseil qui conclut sur la nécessité de sanctuariser les cépages traditionnels français. Là encore c’est un avis d’une fonctionnaire pas forcément partagé par les élus. On touche là toute la difficulté de notre démocratie. Les administratifs tentent en permanence de confisquer le pouvoir au politique. Nous avons un gouvernement pro-européen et notre administration fait dans ce cas précis du protectionnisme en bafouant les règles de base de l’UE. La lutte contre les pesticides est une priorité du gouvernement et là encore l’administration freine la mise en place de solution. Il faudrait encourager les entreprises qui investissent dans la création. Ces gens font tout le contraire au détriment de notre filière française.
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