omment identifier les vins du Languedoc ? C’est la question posée lors de l’Université de la Vigne au vin qui s’est tenue le 9 novembre à Ferrals-les-Corbières. Et pour y répondre, les organisateurs avaient invité des chercheurs et spécialistes d’horizons très diverses. De quoi faire le tour de la question à 360° à travers l’histoire, la sociologie, la géologie, le marketing, l’analyse sensorielle et organoleptique… et pour finir par la politique.
Car, c’est sans doute sur ce dernier plan que l’identification des vins du Languedoc se fera ou ne se fera. L’histoire, la sociologie, la géologie, le marketing proposent des pistes de réponses, si ce n’est des réponses, pour donner les clés de l’identité des vins du Languedoc. Les regards de l’étranger sont également une source d’inspiration comme l’a indiqué Louise Hurren, attachée de presse en relation avec de nombreux journalistes internationaux. Vu d’ailleurs, « le Languedoc a un caractère unique, ce côté far-west. Il porte des valeurs de rêve américain et rock’n roll. En cela, il comble le besoin du consommateur de sortir des sentiers battus, de ne pas boire comme les autres » a-t-elle estimé.


L’action politique s’appréhende d’abord par le prisme de l’unité. Xavier Leclerc, responsable sourcing du retail d’Auchan, n’a pas hésité à bousculer l’assistance en s’exprimant sans détours. « Continuer à être individualiste en Languedoc, ce n’est plus possible ! Il y a des vignerons extraordinaires, des terroirs magiques. Aucun pays n’a cette diversité ! Mais je ne vois qu’une division et ce n’est plus possible ! Si vous voulez me faire plaisir, unissez-vous ! » a-t-il lancé.
Ensuite, quelles actions mettre en œuvre ? Hasard du calendrier, le jour où se tenait l’Université de la Vigne au Vin, la filière languedocienne se donnait rendez-vous pour son Comité de Bassin et la présentation du plan stratégique régional décennal. Le projet contient de nombreuses actions mais, comme l’a souligné Miren de Lorgeril, présidente du CIVL, il faut aussi faire savoir ce qui a été fait. « Beaucoup d’étapes ont été franchies. Il demeure un important travail pour communiquer sur le travail réalisé pour simplifier et unifier notre offre qui se distingue par sa richesse et sa subtilité » a-t-elle estimé, tout en indiquant qu’il restait encore du chemin à parcourir. « Pour cela, il nous faut une énergie et une volonté féroce ! ». Une volonté qui est aussi entre les mains de chacun, comme l’a expliqué Jean-Benoît Cavalier, président de l’AOC Languedoc : « c’est le produit qui donne la notoriété à la région ! ». Une évidence que l’on oublie parfois à trop imaginer des stratégies de promotion et de marketing…