éduire les phytos en viticulture, c’est possible. C’est ce qu’a expliqué Laurent Delière de l’Inra de Bordeaux le 13 novembre à Paris, lors du colloque national Dephy. Les viticulteurs « historiques » qui font partie du réseau ferme Dephy depuis 2012 ont ainsi réduit leur IFT (Indice de fréquence de traitement) de 17 % entre leur entrée dans le réseau et la moyenne des années 2015 à 2017.
Toutefois tout dépend du niveau duquel ils sont partis. Ceux qui au moment de leur entrée dans le réseau étaient déjà économes ou très économes n’ont pas pu réduire davantage leur consommation de phytos en raison de la pression des parasites. Ceux qui étaient peu ou pas économes ont en revanche réduit leur IFT de 22 % entre leur entrée dans le réseau et la moyenne des années 2015 à 2017.
Pour réduire les phytos, les viticulteurs ont actionné plusieurs leviers. Pour les fongicides qui représentent 80 % de l’IFT, ils ont principalement optimisé les traitements grâce à des OAD, à l’amélioration de la qualité de la pulvérisation (face par face, panneaux récupérateurs) … Ils ont aussi eu recours à davantage de prophylaxie pour réduire la vigueur. Pour réduire les insecticides, ils ont eu recours à la confusion sexuelle, effectué davantage d’observations… Pour réduire les herbicides, ils opté pour des réductions de doses, de la largeur de la bande désherbée mais aussi pour des alternatives comme le travail du sol ou les engrais verts.
Le réseau ferme Dephy en viticulture comprend 49 groupes et 555 viticulteurs dont 155 sont en bio. Pour ceux qui ont intégré le réseau dernièrement (en 2016), leur IFT total (avec biocontrôle) était de 10,2 en moyenne en 2017.