e n’est pas la première fois qu’un gouvernement veut faire sauter l’exonération de charges sociales appliquées aux travailleurs saisonniers. Cette proposition du gouvernement, soutenue d’ailleurs le ministre de l’agriculture, reçoit une opposition ferme de la FNSEA. Le syndicat entend mobiliser ses troupes dans la France entière dans la semaine du 5 septembre contre cette orientation budgétaire qui va renchérir à compter de janvier 2019 le coût de la main-d'oeuvre dans des secteurs où il représente «40 à 70% des charges de l'exploitation agricole», a déclaré à l'AFP Jérôme Volle, vigneron en Ardèche, et vice-président de la FNSEA. La forme que prendra cette mobilisation n'a pas été précisée.
«On sera encore moins compétitifs qu'on ne l'est aujourd'hui par rapport aux autres pays européens, notamment ceux qui ont un coût de la main-d'oeuvre très bas», a déploré M. Volle.
Pour le travail saisonnier, «aujourd'hui, en Espagne, on est de six à neuf euros de l'heure, sachant qu'en France on est autour de 12 euros. Si jamais demain on enlevait les exonérations, on passerait à 14 euros», a prédit M. Volle, qui craint des fermetures d'exploitations.
«Il y a 930.000 contrats saisonniers signés chaque année, cela représenterait un coût supplémentaire de 177 millions d'euros», a pesté Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, citée dans L'Opinion.
«Nous avons rencontré Bercy et le ministère de l'Agriculture et nous avons eu confirmation que (le maintien des exonérations) n'était pas leur priorité, même si aujourd'hui le président de la République et le Premier ministre ont demandé au ministère de l'Agriculture de voir comment il pouvait répondre à nos attentes», a déclaré M. Volle.