e Conseil économique social et environnemental (Cese) a adopté le 19 juin un rapport sur les Signes officiels de qualité et d’origine (SIQO) des produits alimentaires. Outre la définition d’exigences minimales communes à toutes les AOC et les IGP, le texte en remet une couche sur l’intégration des engagements environnementaux, sanitaires et sociaux dans les cahiers des charges alors que l’Assemblée nationale et le Sénat se sont penchés sur la question récemment. On s'acheminerait ainsi vers des pratiques environnementales obligatoires pour les AOC et les IGP d’ici 2030. La prise de parole du Cese est un nouveau coup de pression sur la production alors que celle-ci réfléchit au sein de l’Inao, depuis deux ans, à l’intégration de mesures environnementales et avait pour projet que ménager une transition en rendant ces mesures facultatives. L’Institut a même récemment acté la possibilité d’intégrer des normes dans les cahiers des charges. Pourquoi autant de brusquerie, de rudesse alors que les professionnels se montrent pro-actifs ? Il y a comme une sorte de brouhaha où les coups partent dans tous les sens alors que personne ne semble se soucier du coût de cette transition pour les exploitations. Le postulat qui prétend que l'ensemble des consommateurs seront prêts à débourser davantage est un leurre !
Le Cese fait également la proposition de créer un nouveau signe qui labelliserait une « agriculture biologique locale et équitable ». Ce signe reprendrait à la fois des caractéristiques agronomiques de l’agriculture biologique en y ajoutant des critères de proximité entre les lieux de production, de transformation et de commercialisation. S’ajouteraient également l’analyse du cycle de vie, la haute valeur environnementale, la RSE… En clair un super-label qui dépasserait tous les autres aux yeux des exigences des Français, mais qui serait loin de répondre à la principale problématique des AOC et IGP vinicoles : leur segmentation incompréhensible pour le consommateur.