ur les 16 000 hectares du vignoble alsacien, environ 1 000 hectares sont traités contre les tordeuses de la grappe par confusion sexuelle, méthode de biocontrôle alternative au traitement phytosanitaire. « Dont plus de 100 hectares depuis ce printemps 2018», se félicite Jérôme Attard, technicien et responsable d’équipe Viti-oeno à la Chambre d’Agriculture du Haut-Rhin.
Sur l’impulsion des Chambres d’Agriculture du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, trois syndicats viticoles, Bergholtz, Mittelbergheim et Gertwiller se sont organisés pour mener un chantier collectif. Jean-Luc Galliath, vigneron et président du Syndicat viticole de Bergholtz, se réjouit de l’expérience. «Mi-avril, nous nous sommes tous retrouvés dans les vignes pour poser les diffuseurs. C’est très convivial et fédérateur de travailler ensemble», constate-t-il. Côté pratique, il se montre convaincu : « C’est une vraie tranquillité. On passe une fois, c’est terminé et c’est propre. On en a plaisanté : ce serait bien de pouvoir lutter de cette façon contre l’oïdium et le mildiou ! »
Respectueuse du biotope, la technique de la confusion sexuelle est en accord avec la politique environnementale de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse. A titre expérimental, l’organisme accorde cette année une subvention aux viticulteurs qui adoptent la pratique. Seules concernées, les parcelles situées aux abords des zones de captage dits « dégradés », qui nécessitent une protection particulière. « La subvention d’un montant de 100 € par hectare couvre la totalité de l’excédent budgétaire généré par le changement de pratique. La lutte biologique coûte environ 170 € par hectare au viticulteur, au lieu d’environ 70 € par hectare pour la lutte phytosanitaire (comprenant les coûts de produit, tracteur et conducteur) », détaille Jérôme Attard.
Après le passage de la première génération de ravageurs, le verdict est satisfaisant : « on n’a absolument rien », témoigne Jean-Luc Galliath.