our mettre en place des paiements pour services environnementaux, la cave coopérative de Buzet va désormais prendre en charge l’achat, la pose et le retrait de diffuseurs de phéromones pour la confusion sexuelle des tordeuses de la grappe. La pratique sera rémunérée 225 euros par hectare en 2018, pour couvrir le coût moyen d’utilisation du système Rak (selon une estimation de la coopérative). Cette subvention est une valeur d’incitation financière pour réduire au maximum les Indices de Fréquence de Traitement (IFT) en insecticides, sur les surfaces aptes à la confusion sexuelle de la cave (soit 1 000 ha, pour 1 500 ha au total).
« On ne pourra mettre en place la confusion sexuelle sur toutes les parcelles, notre vignoble étant souvent morcelé » explique Carine Magot, la responsable viticole des Vignerons de Buzet. Pour la prochaine campagne viticole, une quinzaine de viticulteurs vont conduire 220 hectares sous confusion sexuelle. Alors que précédemment il n’y avait qu’un adhérent de la cave à poser des Rak (un domaine bio ayant 15 ha d’un seul tenant).
« Tous ne pourront pas passer directement à zéro insecticide. Nous avons des zones où les pressions d’eudémis sont fortes et demanderont une régulation progressive » précise Carine Magot, qui donne à ces 220 ha une valeur de témoin, pour entraîner le reste du vignoble. Recevant cette aide chaque fin d’année (sur justificatifs de pose/retraits), les viticulteurs s’engagent à réduire l’IFT insecticide de leur exploitation en trois ans. La coopérative leur fournira le conseil et l’aide techniques pour gérer le déploiement des diffuseurs de phéromones.
La réduction des IFT par la confusion sexuelle permet d’amorcer simplement une démarche de paiements pour services environnementaux pour les Vignerons de Buzet. Complétant le cahier des charges Agriconfiance, cette démarche agroécologique doit permettre à la coopérative d’« aller plus loin, avec une approche de résultats et plus de moyens. Ce n’est pas la même chose de dire que l’on doit arrêter le désherbage chimique et augmenter le couvert végétal, que de vouloir augmenter la fertilité de son sol » souligne Carine Magot.


À l’avenir, les coopérateurs de Buzet pourraient donc être subventionnés pour réduire leurs intrants, par exemple en arrêtant l’épamprage chimique ou en développant des engrais verts… « Peu importe le moyen, c’est le résultat qui compte » conclut Carine Magot.