Une fois n'est pas coutume, les nombreux et importants épisodes pluvieux enregistrés depuis mars en Provence et en Languedoc-Roussillon ont entraîné des contaminations assez précoces de mildiou un peu partout. Les dernières précipitations tombées la première quinzaine de mai ont entraîné dans tous les départements un passage des niveaux de risques donnés par les modèles épidémiologiques aux niveaux « fort » ou « très fort ».
C'est par exemple le cas dans l'Aude, en particulier dans l'Est - sur les secteurs des Corbières, du Minervois, du Narbonnais, et du littoral - où les symptômes sont les plus nombreux : les précipitations du 12-14 mai ont entraîné des repiquages sur grappes et feuilles et de nouvelles contaminations primaires. Les vignerons parviennent néanmoins à rentrer dans leurs vignes pour démarrer leur protection. La situation reste donc actuellement « sous contrôle » : « Le niveau de contamination est important mais maîtrisé et est, pour le moment, peu dommageable », témoigne Fabrice Guillois, conseiller Chambre d'agriculture de l'Aude. La situation pourrait se dégrader s'ils ne parvenaient plus à traiter dans les temps, pour des raisons météorologiques.
En Provence, le degré de contamination est similaire mais les sols parfois trop humides empêchent les tracteurs de rentrer sur les parcelles. « Les conditions climatiques ne sont pas évidentes... Les viticulteurs sont inquiets, car ils ne peuvent pas traiter alors que le risque est fort ; certaines parcelles ne sont pas encore protégées », indique Julie Mazeau, de la Chambre d'agriculture du Var.
Pour les jours à venir, la pression ne devrait pas retomber, tant pour les viticulteurs que pour le mildiou : une nouvelle période d'instabilité est attendue dans le courant de la semaine. « La météo est très changeante, c'est difficile d'anticiper les traitements », poursuit la conseillère. Or les vignes vont, ou ont déjà, pour beaucoup, atteint le stade très sensible de la floraison, nécessitant d'autant plus pour les vignerons d'assurer une protection sans faille. « Cela rajoute un niveau de pression », estime t'elle. « Avec un niveau de risque donné très élevé par les modèles épidémiologiques, cela inquiète », confirme Fabrice Guillois.