Transition écologique
Terra Vitis interdit le désherbage chimique total et compte interdire les CMR

Le cahier des charges de Terra Vitis impose désormais aux vignerons adhérents d’avoir une surface minimale de sol sans herbicides et de calculer leur IFT. La Fédération de viticulture durable envisage aussi d’interdire les produits CMR en 2019.
« Préserver une terre vivante et en activité pour répondre aux besoins de la plante ». Cet engagement figure parmi les principes d’actions du cahier des charges Terra Vitis. « La démarche est un processus d’amélioration continue, souligne Nicolas Daspres, animateur de Terra Vitis Loire. Cette année, tous les adhérents de Terra Vitis doivent laisser une surface de sol, d’au moins un tiers selon l’écartement, non-désherbée chimiquement dans leurs vignes. La plupart le font déjà depuis longtemps. Mais ils pourront à présent le revendiquer clairement ».
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Cette interdiction de désherbage chimique total est progressive : la première année, l’obligation d’une surface minimale sans herbicides doit concerner au moins 33% de la superficie totale de vignes de l’exploitation. La deuxième année, cette proportion sera de 66%, et la troisième année, toutes les vignes devront avoir une surface minimale non-désherbée chimiquement.
Cette obligation pose toutefois des difficultés à des vignerons du Nantais notamment. Touchés par le gel, ils ne peuvent dans l’immédiat investir en outils de travail du sol. Des dérogations locales seront possibles après accord de la commission technique.
Le cahier des charges Terra Vitis impose aussi cette année l’obligation du calcul de l’IFT, un indicateur déjà utilisé par beaucoup de vignerons Terra Vitis.
Une autre évolution se profile, moins facile à mettre en œuvre mais là aussi dans la logique de Terra Vitis dont l’un des principes est d’« assurer la bonne santé et la sécurité de toutes les personnes présentes sur l’exploitation » : l’interdiction des produits CMR. « Elle est prévue l’année prochaine, indique une technicienne Terra Vitis en chambre d’agriculture. Cette obligation sera difficile à appliquer contre le mildiou, si l’on interdit le mancozèbe, le folpel. Et certains vignerons ne veulent pas utiliser du cuivre ».
Président de Terra Vitis Loire et vigneron en Anjou, Didier Vazel pointe un autre risque : « les produits CMR peuvent être remplacés par de nouveaux produits, mais qui sont des pénétrants et qui présentent donc plus de risques de résidus que le folpel ou le mancozèbe ». Il rappelle aussi que ces molécules ne sont pas concernées par des résistances.
Les modalités de l’interdiction des produits CMR dans le cahier des charges ne sont pas encore décidées. Tous seront-ils écartés ou bien seulement une partie ? Leur bannissement sera-t-il immédiat ou progressif ? Le sujet va être discuté prochainement au sein de la commission technique nationale de Terra Vitis.